Dernière séance pour Daniel Percheron à la présidence du conseil régional Nord Pas-de-Calais

Le socialiste Daniel Percheron a dirigé ce jeudi sa dernière séance plénière en tant que président du Conseil régional du Nord Pas-de-Calais. Il occupait ce poste depuis 2001 et n'est pas candidat à sa succession à la tête de la nouvelle grande région.

"Quand on s'en va on fait l'unanimité", répétait à l'envi Daniel Percheron ce jeudi dans les couloirs du Conseil régional du Nord Pas-de-Calais, avant d'animer sa dernière séance plénière. En décembre, à l'issue du prochain scrutin régional, l'élu socialiste laissera le fauteuil de président qu'il a occupé pendant 14 ans. A 73 ans, il n'a souhaité pas souhaité briguer un nouveau mandat à la tête de la grande région.


Beaux joueurs, ses adversaires politiques - ou ex-alliés - ont tenu à lui rendre hommage. "C'est quelqu'un pour qui j'ai - humainement et personnellement - une certaine affection, je le dis et je n'ai pas honte de le dire", confesse Philippe Rapeneau, conseiller régional Les Républicains. "Il est extrêmement filou", taquine Sandrine Rousseau, tête de liste EELV aux prochaines régionales. "C'est un vieux guerrier politique. Il a fait des coups politiques incroyables dans sa carrière, c'est quelqu'un que je respecte". Seule Marine Le Pen, conseillère régionale FN et candidate à la succession de Daniel Percheron, dénote. Elle accuse Daniel Percheron d'engager des projets qu'une autre majorité devra gérer, en cas de défaite du PS. "Les habitants ont le droit de choisir la politique qu'ils veulent voir mener", a-t-elle déclaré. "Et ils n'ont pas à se voir imposer par les Socialistes un cadenassage sur les politiques des prochaines années".

 

Quel bilan ?

Ancien professeur d'histoire-géographie, Daniel Percheron a pris les commandes du Conseil régional en 2001, en succédant à Michel Delebarre contraint de lui laisser son fauteuil pour cause de cumul des mandats. Homme discret, méfiant avec les médias régionaux avec lesquels il entretient des rapports compliqués, il s'est beaucoup investi dans la réhabilitation de l'ex-bassin minier, avec l'ouverture notamment du Louvre-Lens, le classement du patrimoine minier à l'UNESCO, sans oublier son projet ferroviaire de RER entre Hénin-Beaumont et Lille. L'intéressé, lui, reconnaît un échec : ne pas avoir fait plier Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, sur les tarifs du TGV Paris/Lille.


Le président de région s'est volontiers posé en "visionnaire". En 2012, il a fait venir l'économiste américain Jeremy Rifkin, pape mondial de la transition énergétique pour engager le Nord Pas-de-Calais vers "la 3e révolution industrielle". La présidence de Daniel Percheron a également été émaillée de plusieurs polémiques. Celle d'abord lancée par l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, dans son livre "Rose Mafia", où il entendait dénoncer des malversations au sein de la Fédération socialiste du Pas-de-Calais, longtemps tenue par Daniel Percheron et son acolyte, Jean-Pierre Kucheida, ancien député-maire de Liévin, condamné en 2013 pour abus de biens sociaux. Celle ensuite liée à l'embauche de sa fille, Elvire, au Conseil régional puis au Louvre-Lens.      

Et maintenant le football ?

A la fin de son mandat, Daniel Percheron restera encore sénateur du Pas-de-Calais. Il se murmure également qu'il pourrait bientôt lié son destin à celui du Racing Club de Lens, son club de football préféré. Après avoir oeuvré en faveur de la rénovation du Stade Bollaert-Delelis pour l'Euro-2016 (opération financée par la collectivité à hauteur de 70 millions d'euros), il a accompagné en juin le président du club, Gervais Martel, devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) pour obtenir le maintien des Sang et Or en Ligue 2. Fin septembre, il s'est déplacé à Bakou, en Azerbaïdjan, pour négocier l'ouverture du capital du RCL avec son actionnaire majoritaire, Hafiz Mammadov.

Pour l'instant, Daniel Percheron a démenti vouloir devenir président du Racing Club de Lens. "Comme disait le Général de Gaulle : "Ce n’est pas à 73 ans que l’on devient dictateur".  On peut transposer ceci au football. Je suis passionné de football, mais on ne devient pas Jean-Michel Aulas à 73 ans", a-t-il déclaré la semaine dernière sur France Bleu. Son action auprès du club fait déjà grincer quelques dents. Celles du président lensois, Gervais Martel, qui s'est étonné, dans un communiqué, de ne pas avoir été tenu au courant de son déplacement à Bakou. Celles aussi de ses adversaires politiques qui voient poindre un possible conflit d'intérêt.
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