Le procès de quatre personnes soupçonnées d'avoir torturé, notamment à l'acide, et séquestré leur colocataire entre février et septembre 2012, a commencé lundi devant la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer.
En septembre 2012, Carole, 40 ans, se présentait au commissariat de Boulogne sur-mer et racontait qu'elle avait réussi à s'échapper d'un appartement où elle était confinée depuis février. Elle faisait le récit de mois de sévices administrés par ses colocataires - Fabrice, sa compagne Cindy et une amie, Nadège - ainsi que d'un cousin de Fabrice régulièrement en visite, Christopher.
Se succèdent durant plusieurs mois, relatait Carole, brûlures à l'acide ou à l'aide d'essence, dent arrachée avec une pince, coups de marteau sur la main, coups répétés lui cassant les côtes et lui abîmant l'oreille, obligation de manger des excréments, etc.
Victime vulnérable
Ses colocataires profitaient de la vulnérabilité de Carole, en plein deuil et dont l'enfant venait d'être placé en foyer. A l'ouverture du procès, lundi, ces événements semblaient établis par l'enquête et les témoignages, selon plusieurs avocats. Mais les protagonistes ont annoncé à l'audience ne pas plaider coupable sur tous les faits.La cour aura notamment pour souci d'établir les ressorts de ces tortures. Plusieurs éléments font apparaître une domination sur ses complices présumés de Fabrice, violent et alcoolique, et une tendance psychopathique de son cousin Christopher. "Cindy était essentiellement témoin de tout cela, et parfois actrice sous influence", a estimé auprès avant l'audience Isabelle Pauwels, son avocate, évoquant une "absence de repères sociaux et moraux".
Nadège, dont le tempérament a été décrit comme dominateur par l'enquête de personnalité en début d'audience, s'est limitée à des bagarres avec Carole, selon son avocate.
Le procès doit se dérouler toute la semaine et un verdict est attendu vendredi.