L'écrivain belge Ismaël Saïdi adresse une lettre à Cyril Hanouna après une séquence jugée homophobe

L'écrivain et metteur en scène belge Ismaël Saïdi a réagi à la séquence de "Touche Pas à Mon Poste", l'émission de Cyril Hanouna, dans laquelle l'animateur monte un "canular" pour piéger des homosexuels. Il a publié une longue lettre sur sa page Facebook. 

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La séquence a choqué de nombreux téléspectateurs. Il y a 3 jours, Cyril Hanouna anime comme à son habitude l'émission "Touche pas à mon poste". Ce jour-là, il décide de monter un canular : poster une fausse annonce sur un site de rencontre afin de "piéger" des homosexuels en direct. Sur le plateau, on le voit répondre au téléphone en prenant une voix efféminée, grossièrement



Depuis, de nombreuses plaintes ont été déposées auprès du CSA pour dénoncer une séquence homophobe. Parmi les multiples réactions, celles d'Ismaël Saïdi, metteur en scène belge, est particulièrement touchante. Il a publié une longue lettre sur son profil Facebook, adressée à Cyril Hanouna en personne. "Salut Cyril, On ne se connaît pas…enfin moi je te connais. Mon fils regarde ton émission et il m’arrive parfois de jeter un œil distrait lorsqu’il se prend à rire", entame-t-il. 


 

Une séquence humiliante


"Ce soir, je t’ai entendu rire et glousser face à un jeune homme que tu avais piégé, te faisant passer pour un « amant potentiel » et humiliant par tes rires et mimiques grotesques ce jeune homme devant des millions de téléspectateurs", poursuit Ismaël Saïdi. Le metteur en scène raconte alors un souvenir, revenu à sa mémoire par la séquence. 

"Tu m’as renvoyé 25 ans en arrière, à l’époque où, au fin fond de mon quartier paumé, certains caïds faisaient la loi. [...] Tu m’as surtout rappelé mon ami Amine. Tu ne le connais pas non plus… Amine était un enfant « fragile », comme disaient ses parents par pudeur et par peur de le voir se faire violenter dans le quartier", poursuit le metteur en scène. S'ensuit une description d'Amine, cet ami d'enfance victime des moqueries homophobes des voisins. Au-delà des moqueries, il raconte sa peur, sa manière de frôler les murs pour rentrer chez lui et éviter les coups. 

"Un jour, Amine nous a quittés. Ses parents ont dit qu’il avait eu un accident dans sa chambre, c’était leur manière pudique pour dire qu’il avait mis fin à ses jours, ne pouvant plus supporter d’être le souffre-douleur de tout un quartier", poursuit Ismaël Saïdi. 

 

Encore en 2017


Par ces mots, le metteur en scène rappelle que l'homophobie existe encore, qu'elle fait souffrir de nombreuses personnes, qui vont parfois jusqu'à se donner la mort pour échapper à ces souffrances. "Je pensais que cela n’arriverait plus jamais, je pensais que c’était révolu, qu’on ne pouvait plus faire autant de mal à quelqu’un à cause de sa différence… Je le pensais jusqu’à ce que je voie ton faciès hilare sur ma télévision.".
 



"Dommage, Cyril… Dommage... Tu aurais pu être celui qui aurait sauvé Amine, 25 ans plus tard… Mais tu es juste en train de le tuer une deuxième fois…"

 

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