Les fortes chaleurs et la sécheresse augmentent la présence des cyanobactéries, dangereuses pour la santé. Leur prolifération oblige des bases de loisirs du Nord et du Pas-de-Calais à prendre des mesures pour protéger locaux, vacanciers et animaux.
Elles ont gâché l’été de nombreuses bases de loisirs… Les cyanobactéries, très dangereuses pour les enfants et les animaux, prolifèrent dans les Hauts-de-France. Ces organismes microscopiques se développant dans les eaux douces superficielles et stagnantes ont donc nécessité l'interdiction de contact avec l'eau. C'est par exemple le cas à l’étang de Chabaud-Latour, à Condé-sur-l’Escaut (Nord) ou à la base d’eau de Loisinord, à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais).
Un problème récurrent qui s'est particulièrement amplifié cette année, avec des causes multiples : les températures élevées, le niveau bas de l'eau, l'absence de pluie et la pollution, comme l’explique Giovanni Altavilla, directeur de la base nature et de loisirs de Chabaud-Latour, où toute activité nautique est impossible depuis début juillet :
Dans cet étang, une exception existe toutefois concernant la pêche. Elle n’est pas interdite, mais "pour le bien et la sécurité de tous", l’association locale a dû prévenir ses 1.800 adhérents, explique Henri Mascart, président des Francs Pêcheurs Condéens : "Personnellement je ne consommerais pas mon poisson. Nous ne pouvons pas l’interdire à ceux qui le font mais c’est à éviter en cette période", conseille-t-il.
Deux fois plus de bactéries E.Coli
À la base d’eau de Loisinord, la quantité de bactéries E.Coli est deux fois supérieure à la normale, selon les analyses de l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. En effet, la sécheresse fait se multiplier cette bactérie apportée par les mouettes. Même les alternatives à la baignade que sont le pédalo, le canoë et le ski nautique ont donc été interdites. De quoi décevoir ces vacanciers qui espéraient se rafraîchir, croisés par France 3 Nord :
Pour prévenir les vacanciers et pour s’assurer, par exemple, qu’aucun animal ne boive l’eau, ce sont les saisonniers qui contrôlent. Le responsable technique de la base de Loisinord, Jean-Claude Kapola, explique également que l’ARS va "venir vérifier souvent pour voir si la qualité de l’eau revient".
Un risque majeur à l'avenir
Aucune solution concrète n’existe, puisque seule une baisse des températures pourrait faire fuir les bactéries. Il faudra donc se contenter de regarder cette base d’eau de loin, et ce, jusqu’à nouvel ordre. "Mais comme nous n’avons pas de pluie, ou pas assez, ce ne sera pas le cas tout de suite", déplore Jean-Claude Kapola.
Avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de phénomènes et de dégradations observés.
Patrick Marlière, directeur d'Agate Météo
À l’étang de Condé-sur-l’Escaut, la réouverture est même envisagée au mois d’octobre. Interrogé sur le sujet, le météorologue à Agate Météo, Patrick Marlière, considère que l’augmentation de ces bactéries est "forcément un élément marquant" : "Avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de phénomènes et de dégradations observés. Je pense notamment au développement de diverses algues, comme en méditerranée."