D'anciens salariés de Continental à Clairoix (Oise) constitués en 2009 en "Comité de lutte" ont dénoncé mardi le refus des dirigeants du groupe de verser d'office à trois leaders syndicaux les indemnités promises à d'autres salariés.
La direction de Continental n'a toujours pas renoncé à contester le versement des indemnités réclamée par trois anciens porte-parole de la lutte des salariés contre la fermeture de leur usine : Pierre Sommé, Jean-Claude Lemaître et Xavier Mathieu dont le cas avait été disjoint "par suite de leur situation de représentants du personnel CGT et CGT-FO", affirme un communiqué du "Comité de lutte Continental".
La direction avait pourtant récemment affirmé vouloir se conformer à la décision du conseil de prud'hommes de Compiègne (Oise) en 2015, qui l'avait condamnée à verser 11 millions d'euros d'indemnités pour 140 salariés.
Le cas des trois syndicalistes devrait être examiné vendredi au conseil de prud'hommes de Compiègne, en présence des parties au litige.
"La direction veut faire payer ses échecs"
"Même si elle est sûre de perdre à la fin, puisque tous les jugements des prud'hommes de Compiègne, de la cour d'appel d'Amiens, du Conseil d'Etat et de la Cour de cassation l'ont condamnée, la direction du groupe veut faire payer à sa façon à ces trois camarades ses échecs face à la mobilisation des travailleurs de Continental", critique le Comité.
"Elle veut reporter de plusieurs années (...) le paiement de ce qu'elle leur doit", ce qui engendre pour certains d'entre eux "une situation dramatique". Les représentants du site de Toulouse au Comité international des salariés de Continental ont protesté auprès de la direction internationale, a précisé Roland Szpirko, l'un des auteurs du communiqué.
"Je ne suis pas catastrophé, je ne m'attendais pas à autre chose" de la part de Continental, a témoigné Xavier Mathieu, non signataire de ce texte. "Je n'ai pas envie de jouer au martyr, quand je me suis engagé je savais que je prenais le risque que Continental me pourrisse la vie jusqu'au bout".
La direction de Continental en France n'était pas joignable. La cour d'appel d'Amiens avait invalidé le 30 septembre 2014 le motif économique des licenciements de 683 anciens salariés de l'usine Continental de Clairoix.