Le film "Chez nous", qui évoque la montée du Front National dans le Nord de la France, a fortement agacé les dirigeants du parti d'extrême droite, qui ont comparé l'actrice picarde Catherine Jacob de "pot à tabac".
La diffusion sur Internet de la bande-annonce du film “Chez nous”, qui sort en salles le 22 février, n'a visiblement pas plu aux dirigeants du Front national. Florian Philippot, numéro 2 du FN et conseiller régional du Grand Est, parle sur Twitter d'un film "anti-FN" qui va sortir "en pleine présidentielle".
Émules de Goebbels, les productions du système produisent "Chez nous", à nos frais, film de propagande anti-FN : rideau ! pic.twitter.com/AU9KGXUcsB
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 31 décembre 2016
L’avocat Gilbert Collard, secrétaire général du Rassemblement bleu marine, a lui osé la comparaison avec Goebbels, le ministre de la propagande du troisième Reich...
Le cinéaste Lucas Belvaux s'est dit lundi "surpris" de la "brutalité" de cette réaction, alors que le vice-président du FN "n'a vu que la bande annonce". "Philippot n'a vu que la bande-annonce, donc c'est une polémique à peu de prix qui évite le débat sur le fond du film", a-t-il indiqué dans l'émission Bourdin-Direct sur RMC/BFMTV.
"Pot à tabac"
"Ce n'est pas tant un film anti-FN qu'un film sur le discours populiste et sur comment les gens s'engagent en politique. Ce sont les électeurs qui m'intéressent, pas les partis politiques", a ajouté le réalisateur belge.
Pauvre Marine Le Pen, qui est caricaturée par ce pot à tabac de Catherine Jacob. Un sacré navet en perspective ! https://t.co/zGp1DUYUxu
— Steeve Briois (@SteeveBriois) 30 décembre 2016
Le film suit le parcours d'une infirmière à domicile vivant dans une ville du Nord appelée Hénard, qui est approchée par des dirigeants d'un parti d'extrême droite, le "Bloc patriotique". Le parti est dirigé par une femme, interprétée par Catherine Jacob.
Steeve Briois, maire FN d’Hénin-Beaumont, a comparé l'actrice picarde à un "pot à tabac", convaincu qu'elle incarne le rôle de Marine Lepen.
Gilles Pennelle, président du groupe Front national au conseil régional de Bretagne, a lui qualifié Chez nous de "film de bobos avec des bobos pour les bobos".
"Ce qui m'amuse dans la réaction de Philippot et de Steeve Briois, c'est qu'ils me taxent de caricature, alors que mes personnages sont moins caricaturaux qu'eux. La brutalité de leurs discours m'a surpris", a réagit le cinéaste Lucas Belvaux.