Plusieurs députés PS, frondeurs ou proches de Martine Aubry, ont réclamé mardi un nouvel "agenda politique" début 2016 axé sur les questions économiques et sociales qui pourrait permettre de rassembler à gauche, "comme en 2012".
"C'est toujours pathétique quand c'est au soir d'un premier tour ou au lendemain d'une élection qu'on se réveille en se disant : +bon sang, bien sûr, il faut rassembler les forces de gauche+ après parfois les avoir ignorées, voire méprisées pendant des mois", a commenté Christian Paul, l'un des porte-voix de l'aile gauche du PS.
"Oui, a-t-il ajouté, une des conséquences politiques (des élections régionales), c'est bien de retrouver ce que j'appelle la grande gauche, cette gauche qui a gagné en 2012, qui a donné un élan trop vite atténué", a-t-il dit sur LCP.
Mais Christian Paul considère surtout nécessaire de "changer l'agenda politique, démocratique de ce pays et je souhaiterais que nous puissions le faire en ouvrant un débat à gauche constructif sur la politique économique et sociale". Ce débat pourrait durer "quelques semaines". "On ne peut pas commencer l'année 2016 comme c'était prévu, avec une loi Macron II alors que les clefs de la loi Macron I ne sont pas encore refermées, avec une
loi sur le Code du travail qui risque d'insécuriser socialement et professionnellement beaucoup de Français", a relevé cet élu de la Nièvre.
"Le président de la République ne doit pas attendre la veille de l'élection en 2017 pour dire quel est son projet pour le pays", a-t-il insisté. Même son de cloche chez un autre frondeur, Laurent Baumel, pour qui "on ne peut pas se contenter de quelques belles paroles du gouvernement". "Le PS doit peser
pour qu'on ait dès janvier/février des mesures concrètes sur la feuille de paie, l'emploi", a insisté l'élu dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Remettre la gauche en mouvement
Pour Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry, "il faut un sursaut". "On a pu se surpasser sur la sécurité et la COP21", a-t-il souligné aussi depuis le Palais Bourbon, réclamant "une COP21 de l'emploi". "Il faut un agenda axé sur l'investissement public dans le numérique et dans les territoires, la protection des salariés, la lutte contre le chômage et la précarité", a-t-il jugé.Au niveau des valeurs, "il faut dire qu'on fait des réformes dans un but de solidarité et de coopération, pas de concurrence. Il faut dire que notre identité est républicaine avant d'être nationale, l'affaire de la déchéance de nationalité n'a aucune utilité opérationelle, c'est un mauvais symbole", a-t-il estimé.
"Si on est clair sur les réformes, les valeurs, l'identité, on peut faire une nouvelle alliance avec les écologistes", a ajouté M. Germain en se félicitant de
la prise de position en ce sens de Cécile Duflot.
Pascal Cherki, autre frondeur, da emandé à "ne pas être dans le déni de réalité" notamment par rapport au FN, "parti en pleine croissance". Il a plaidé pour "remettre la gauche en mouvement".