Fusillade du Theatro à Lille : "Une scène de guerre"

Les enquêteurs ont évoqué mardi une "scène de guerre" au deuxième jour du procès aux assises du Nord de la fusillade devant la boîte de nuit Le Theatro à Lille en 2012, qui avait fait deux morts et six blessés.

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"C'était une scène de guerre, on peut presque être étonné qu'il n'y ait eu que deux morts", a déclaré à la barre le policier enquêteur M. Jean-Marcel Mur, qui s'était rendu sur les lieux après les faits. "Il y avait tous ces jeunes de 20 ans", des survivants "complètement traumatisés", a-t-il ajouté.

Dans la nuit du samedi au dimanche 1er juillet 2012, Fayçal Mokhtari, un homme originaire de Tourcoing au casier judiciaire bien rempli, alcoolisé et accompagné de son ami Djelloul Cherifi, ancien champion de boxe thaï, se rendent dans une première boite de nuit dans le Vieux-Lille. Ils se dirigent ensuite vers le Theatro, une discothèque prisée des amateurs de "R'n'B'", rue Gambetta, à proximité de la préfecture du Nord.

Selon l'enquête, ils sont refoulés de la discothèque, proférant menaces de mort et insultes racistes à l'encontre des portiers. Les deux hommes retournent à leur voiture, dans le coffre de laquelle se trouve une kalachnikov, puis s'arrêtent devant la façade de l'établissement. "Le véhicule était moteur tournant et feux éteints", a souligné M. Mur. Mokhtari, qui s'est dit lundi coupable de tirs tout en assurant avoir fait usage de sa kalachnikov uniquement "pour faire peur", sort de la Citroën et tire. "La façade a été criblée de balles, 18 impacts pour être précis", a indiqué M. Mur.

"Du sang partout"

C'était un assaut "à l'arme de guerre", certains qui n'ont pas été tués "sont des miraculés", a indiqué Me Blandine Lejeune, avocate de la famille d'Hamza Belaïdi. Le portrait encadré de ce jeune homme mort à 26 ans dans la fusillade était tenu à l'audience par les membres de sa famille.

Arrivé à l'intérieur du Theatro, l'enquêteur constate "la présence de Mlle Vasseur dans une mare de sang", une des deux victimes décédées. A ces paroles, la mère de la jeune fille sort en pleurant de la salle d'audience. Les auditions de ce matin "ont été extrêmement difficiles" pour la famille Vasseur, a indiqué leur conseil Me Hélène Fontaine.

"Il y avait du sang partout", a également relaté M. Gilles Ducrocq, un autre enquêteur qui a témoigné mardi de la violence des faits. Des témoins appelés à la barre ont décrit le tireur "comme tenant l'arme à l'horizontale", avant que la voiture ne reparte en trombe.

A la suite de la tuerie, les deux accusés vont dans un autre établissement de nuit, dans le Vieux-Lille, boivent de la vodka et prennent même part à une discussion sur la fusillade qui venait d'arriver, selon les enquêteurs. Les deux mis en cause partiront ensuite en cavale, avec comme objectif de gagner le Maghreb. Ils arrivent en Catalogne espagnole, espérant obtenir des faux papiers, et en profitent pour "aller à la plage à Rosas", a confié M. Mur. Ils sont arrêtés finalement le 6 juillet.

Les deux hommes encourent la perpétuité.
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