Gérald Darmanin "s'étouffe" sur le terme de "violences policières" : la famille Chouviat "scandalisée"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réfuté ce mardi 28 juillet, comme ses prédécesseurs, le terme de "violences policières", estimant devant la commission des lois de l'Assemblée nationale que la police exerce "une violence légitime".

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"Quand j'entends le mot 'violences policières' personnellement je m'étouffe", a déclaré le ministre de l'Intérieur ce mardi 28 juillet devant la commission des lois de l'Assemblée nationale; 
 
"La police exerce une violence certes mais une violence légitime. (...) Elle doit le faire de manière proportionnelle, elle doit le faire de manière encadrée. Que quelques personnes le fassent en dehors des règles déontologique, la sanction doit être immédiate", a-t-il ajouté. 

"Mais il est normal que les policiers et gendarmes soient armés, interviennent par la force, pour que la force reste à la loi de la République et pas celle des bandes ou des communautés", selon lui. 

Pour le ministre, le terme "violences policières" est "antinomique". "Il peut y avoir des dérives, qu'on doit sanctionner et je pense que le gouvernement les sanctionne et s'il ne le fait pas, la presse, les syndicats, les parlementaires rappellent à la hiérarchie policière, au ministre de l'Intérieur, ce qu'il doit faire et c'est bien légitime", a-t-il estimé. 

"J'étouffe", une expression qui fait polémique

Ses propos ont fait réagir notamment par l'emploi de l'expression : "je m'étouffe", quasiment les mêmes mots prononcés par Cédric Chouviat, mort après avoir dit neuf fois "j'étouffe" à la suite d'une interpellation policière en janvier.

La famille de Cédric Chouviat,, s'est dit ce mercredi "scandalisée" et "heurtée" : "Les mots du nouveau ministre de l'Intérieur (Gérald Darmanin), qui évidemment ne peuvent être fortuits, ont profondément scandalisé et heurté la famille de Cédric Chouviat", affirment dans un communiqué ses avocats Me William Bourdon, Arié Alimi et Vincent Brengarth.

"Chacun doit mesurer ce que disent ces propos du mépris et du cynisme du ministre de l'Intérieur pour les familles endeuillées ou meurtries par des violences policières", ajoutent-ils.

"D'évidence, le ministre de l'Intérieur n'a pas hésité par cette saillie abjecte à tenter une pathétique manoeuvre de diversion. La famille Chouviat invite le ministre à se concentrer sur l'affaire criminelle dans laquelle il est mis en cause", poursuivent les avocats, une référence à l'information judiciaire en cours visant M. Darmanin après une accusation de "viol" qu'il réfute. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris qui a demandé début juin de nouvelles investigations.

"C'est une expression française utilisée communément, comprise par tous. Il n'y avait aucune arrière-pensée. Il ne s'agit en aucun cas d'un parallèle dans une affaire où des mises en examen ont été prononcées", a précisé l'entourage de M. Darmanin.Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a lui aussi souligné que les déclarations de M. Darmanin n'étaient "évidemment pas liées" au décès de Cédric Chouviat. 

Il a aussi justifié le mot d'"ensauvagement" utilisé par le ministre de l'Intérieur pour évoquer plusieurs faits divers violents. "Il y a une montée de violence dans la société", "parfois une perte de repères et de  valeurs", "à titre personnel, je considère qu'il faut avant tout se battre contre ce phénomène et le combattre plutôt que de se battre dans des batailles sémantiques", "je pense qu'il y a pas de mots tabous ni de mots magiques", a dit M. Attal en rappelant les efforts du gouvernement pour renforcer les effectifs de la police. 

 Ces "violences policières" ont régulièrement été dénoncées lors des manifestations de "gilets jaunes" et plus récemment lors de marches en hommage à Adama Traore ou Cédric Chouviat, tous les deux décédés lors d'interventions des forces de l'ordre.
 
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