Selon Franck Dhersin, vice-pdt du Conseil régional des Hauts-de-France chargé des transports, aucun train ne circulera dans les Hauts-de-France entre le 5 et 9 décembre.
Aucun train à partir du 4 décembre 20h ? L'hypothèse semble de plus en plus plausible. Le premier à l'avoir prédit mercredi dernier est Franck Dhersin,vice-président chargé des transports au Conseil régional Hauts-de-France. Il assurait avoir plusieurs sources d'information proches de la SNCF qui indiquaient que le trafic SNCF serait "proche de zéro" à partir du 5 décembre.
"Aucun train, ni TER ni TERGV ni TGV ni Eurostar", écrivait-il sur Twitter. Une petite phrase qui avait immédiatement fait réagir de nombreux internautes.
Du 5 au 9 probablement aucun train ni TER ni TERGV ni TGV ni Eurostar https://t.co/5Dyr1ksQSz
— Franck Dhersin (@FDhersin) November 27, 2019
"Ce sera une des grèves les plus dures qu'on n'ait jamais vues", précise-t-il au téléphone. Et il laissait entendre que cela pourrait durer bien plus longtemps. Jusqu'à Noël ?
"On a les mêmes échos, constate sur France Bleu Nord ce lundi Gilles Laurent, vice-président de la Fédération nationale des associations des usagers des transports Hauts-de-France (FNAUT). C'est une grève illimitée donc on ne sait même pas si ça ne va pas se poursuivre après le 9."
Entre 0 et 5% ?
Selon Franck Dhersin, la spécificité de la grève qui s'annonce est qu'elle concerne non seulement les conducteurs (tous les syndicats ont déposé un préavis illimité) mais aussi les cadres et tout le réseau SNCF. "Les aiguillages ne vont pas fonctionner", explique-t-il.
"J'espère qu'il a raison, réagissait en fin de semaine dernière Marc Lambert, membre du bureau régional Sud-Rail. Le 5 s'annonce effectivement très fort. Mais pour le reste, on ne sait pas encore. Tous les agents n'ont pas encore déclaré leur intention de faire grève. Le but pour nous, c'est qu'il y ait de toute façon le moins de trains possible. Mais je ne sais pas sur quoi se base M.Dhersin pour écrire son tweet...".
"Fortement perturbé..."
Dans un communiqué publié le 3 décembre, la SNCF prévoit "une circulation sur 100 en moyenne" pour les TER dans les Hauts-de-France, 1 TGV sur 6, un Eurostar sur 2 et un Thalys sur 3."Le trafic SNCF sera très fortement perturbé sur l'ensemble du réseau à partir du mercredi 4 décembre 20h en raison d'une grève nationale interprofessionnelle. Les voyageurs sont invités à privilégier d'autres modes de déplacement.", pouvait-on lire sur le site TER Hauts-de-France. "Pendant toute la durée de la grève, l'information sur les trains du lendemain sera disponible tous les jours à 17h", est-il également précisé.
Lundi, de nombreux trains affichaient complet à partir du 5 decembre. La réservation est devenue impossible : "C'est une mesure prise habituellement en amont d'un mouvement social pour éviter que les passagers ne prennent un train qui risque de ne jamais partir", a expliqué la SNCF à France Bleu.
La SNCF conseille désormais aux passagers de reporter leurs voyages prévus à cette période.
"On va trinquer..."
"Je m'attends à ce que la grève du 5 se prolonge au moins jusqu'au 15, réagit également Gérard Dupagny, de l'association de défense des usagers "A fond de train". Ça sent le roussi pour les usagers. On va trinquer...."
"Je pense vraiment qu'on sera entre 0 et 5%", insiste Franck Dhersin. Et il conclut en lançant un appel à tous les usagers : "Les gens sont perdus. Il faut qu'on s'organise. Qu'ils ne se déplacent pas ces jours-là. Qu'ils utilisent le télétravail..."
Lancé par les syndicats de la RATP et de la SNCF, l'appel à une grève reconductible contre la réforme des retraites a été rejoint par la CGT, FO, FSU et Solidaires, puis par des organisations d'Air France, d'EDF, d'avocats, de magistrats... Fait rare, les cadres de la CFE-CGC ont appelé à manifester, et la CFTC a laissé ses syndicats libres de rallier le mouvement.
Le gouvernement, dont la décontraction affichée dimanche tranche avec l'inquiétude de certains de ses membres en coulisses, redoute que les blocages se poursuivront les jours suivants, alors que le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye doit rendre ses conclusions vers le 9 ou le 10 décembre au Premier ministre qui précisera ensuite le projet d'ici la fin de l'année, avant son passage au Parlement début 2020.