Handicap : les "ateliers déplacés", un bon compromis pour l'emploi

Un reportage de Benoït Henrion, Marie Roussel et Nicolas Duchet ; avec Patricia Thiverny, ESAT du Thérain, Grégory Bettenbot, ESAT du Thérain ; Catherine Dutoit, directrice clientèle de l'entreprise ; Pascal Bardu, directeur secteur travail protégé ADAPEI de l'Oise

Pour les personnes atteintes de handicap mental, travail rime la plupart du temps avec ESAT, ces établissements médico sociaux au nombre de 5 dans l'Oise accompagnent 480 personnes. Un quart d'entre elles vont aussi travailler ponctuellement en entreprise, grâce aux "ateliers déplacés".

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La 20e Semaine de l'emploi des personnes handicapées s'est ouverte aujourd'hui. L'occasion d'évoquer le sujet, avec un constat alarmant : entre 2011 et 2015, le chômage chez les personnes en situation de handicap a augmenté de 65%, battant tous les records. Un bilan "amer" du quinquennat Hollande...

Les "ateliers déplacés", une bonne solution ?


Dans l'Oise, 480 personnes souffrant de handicap mental travaillent dans cinq ESAT, des Etablissement médico-sociaux de travail en milieu protégé. Mais une partie d'entre elles (environ 25%) parvient à quitter l'ESAT pour des missions ponctuelles en entreprise, en semi-autonomie. 

C'est ce qu'on appelle les "ateliers déplacés". Cela existe depuis une vingtaine d'années. Moins cher que le recours à l'intérim, cette option peut être avantageuse pour les entreprises. Et si la productivité est moindre, le travail est plus soigné sur les petites séries.

À l'ESAT de Beauvais, plusieurs ateliers protégés forment des travailleurs handicapés au conditionnement. Mais aussi à la ferronnerie, la menuiserie, les espaces verts, l'entretien ou la blanchisserie. Près d'une personne sur 4 sera ensuite capable de sortir, ponctuellement, en entreprise. 

Seulement, même en 2016, le handicap reste un tabou. Plusieurs des grandes entreprises qui font appel à ces travailleurs handicapés préfèrent le garder secret. 

Des chiffres alarmants


A fin juin, 480.000 demandeurs d'emploi handicapés étaient inscrits à Pôle emploi (+2,3% par rapport à juin 2015), soit 8,6% de l'ensemble des demandeurs d'emploi (petite activité comprise), selon l'Agefiph (Association pour la gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées). Leur durée moyenne d'inscription au chômage dépasse les 800 jours, 200 jours de plus que l'ensemble des inscrits, selon l'Agefiph. 

En 2013, 2,4 millions de personnes de 15 à 64 ans disposaient d'une reconnaissance administrative d'un handicap. Si on ajoute les personnes déclarant souffrir d'un problème de santé durable les limitant depuis au moins 6 mois dans leurs activités quotidiennes, on estime que 5,5 millions de personnes sont concernées par le handicap, soit 14% de cette tranche d'âge, selon la Dares (direction statistiques du ministère du Travail). 

Femme et handicapée, la double peine


Un récent rapport du Défenseur des droits dénonce cet état de fait : les femmes handicapées subissent des discriminations plus importantes que les hommes dans le monde du travail. 

Elles rencontrent des difficultés et des discriminations dans l'emploi et leur carrière "parce qu'elles sont femmes, parce qu'elles sont handicapées", mais elles sont également confrontées à "des inégalités et discriminations spécifiques combinant genre et handicap". 

Globalement, "peu de femmes handicapées représentent des modèles de réussite reconnus", souligne le rapport. Elles "semblent totalement absentes de nombreuses sphères
de la société (où les hommes handicapés sont eux-mêmes rares) sans que cela constitue un enjeu : médias, politique, monde des affaires, arts etc".

Or, l'absence de modèle positif alimente "les phénomènes d'autocensure". 

Le rapport émet 12 recommandations, dont l'harmonisation de la définition du handicap au sein des différentes études ; la systématisation de la prise en compte du sexe dans l'élaboration des statistiques ; la promotion de modèle de réussite de femmes en situation de handicap.

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