Les Hauts-de-France, troisième région la plus peuplée et pourtant...

Avec ses 6 millions d'habitants, la région des Hauts-de-France arrive troisième sur le podium des régions françaises les plus peuplées. Et pourtant... Elle manque cruellement d'attractivité. Ce qui la sauve ? Les naissances, toujours plus nombreuses.

Au 1er janvier 2014, les Hauts-de-France abritent 6 006 156 habitants, soit 9,1 % de la population française. C'est donc la troisième région la plus peuplée de France métropolitaine.

Beaucoup de naissances, peu de nouveaux arrivants

En revanche, la progression démographique est la plus faible de France. Très peu de personnes s'installent dans la région. Les Hauts-de-France souffrent de ce que l'Insee appelle un "déficit migratoire". Cela signifie que le taux de départs est plus élevé que celui des arrivées. Entre 2009 et 2014, la région a subi une perte de 14 805 habitants par an ! 

L'Aisne est le département le plus touché par ce phénomène, avec un taux de naissance élevé mais beaucoup de départs.

Manque d'attractivité

Cela dénote un manque d'attractivité de la région, lié à des facteurs économiques essentiellement. "La région est traditionnellement industrielle, or l'industrie a beaucoup de mal à recruter, les reconversions se font très difficilement", analyse Philippe Rodriguez, chef de service statistique à l'Insee.

Du coup, elle repose uniquement sur les naissances, plus fortes que les décès. La population est particulièrement jeune, et les femmes ont plus d'enfants que la moyenne (2,08 enfant par femme contre 1,98 en France)

L'Oise fait figure d'exception

L’Oise se distingue des quatre autres départements régionaux. Le département connaît la plus forte progression démographique (+ 0,4 % par an) grâce à sa proximité avec la capitale. C'est l’extension progressive du pôle urbain parisien et de sa couronne que l'Oise connaît un tel essor démographique.

En 1954, il était le département le moins peuplé des Hauts-de-France, il est aujourd’hui le troisième le plus peuplé. Cette croissance reste importante même si elle a tendance à s’essouffler depuis 1990. 

En 60 ans, le poids démographique des Hauts-de-France s’est affaibli 

La population des Hauts-de-France représente 9,4 % de la population française contre 9,5 % en 2009 et 11,1 % en 1954. Sur une longue période, la population des Hauts-de-France croît deux fois moins vite qu’au niveau national. Cette progression sur les 60 dernières années s’est réalisée à des rythmes différents : la croissance ralentit entre 1954 et 1982, puis se stabilise entre 1982 et 2014. 

Quelles sont les villes les plus dynamiques ?

L’arrondissement de Lille, le plus important de la région avec 1 232 513 habitants, est le plus dynamique démographiquement. Il gagne en moyenne 5 769 habitants par an entre 2009 et 2014, évolution (+ 0,47 %) proche de celle de la France métropolitaine. 

Viennent ensuite les arrondissements de Calais, Montdidier et Saint-Omer avec respectivement + 0,70 % et + 0,69 % et + 0,60 %. 

Les grandes villes dépeuplées au profit de la campagne

22,4% de la population des Hauts-de-France est concentrée dans les communes de plus de 30 000 habitants. En revanche, les grandes villes souffrent d'une légère baisse de la population, au profit des espaces périurbains. Ainsi, les communes de moins de 2 000 habitants ont une dynamique démographique particulièrement favorable (+ 0,45 %). 

Certaines font un bon démographique et gagnent plus de 200 habitants entre 2009 et 2014. C'est le cas de Porcheux dans la couronne de Beauvais (510 habitants en 2014), Acq, près d’Arras (719 habitants) et Awoingt, autour de Cambrai (901 habitants). 

Pour l'Insee, ce phénomène s’explique par le coût et la taille des logements qui y sont plus attractifs. 

Comment se déplace-t-on ?

Les Hauts-de-France font partie des régions où le vélo est le moins utilisé par les actifs se rendant sur leur lieu de travail. Cela s’explique par un moindre usage du vélo dans les villes-centres de la région par rapport à la province. 


Dans la région des Hauts-de-France, ce sont les ouvriers qui utilisent le plus souvent le vélo, contrairement à la moyenne de France de province où ce sont les cadres qui l’utilisent le plus : 2,4 % des ouvriers de la région se rendent sur leur lieu de travail à vélo. Les cadres de la région se déplacent moins souvent en vélo que leurs homologues de province (1,9 % contre 3,1 %). 

En revanche, on utilise plus les transports en commun et notre voiture pour aller travailler. 


Contrairement à ce qui est observé dans le reste de la France de province, c’est la voiture qui est le moyen de transport le plus utilisé dans la région pour les trajets domicile-travail avec 78 % de recours, loin devant les transports en commun (8,9 %) et la marche à pied (6 %). 

Lancement de la campagne de recensement 2017

L'objectif premier du recensement de la population est de dénombrer les logements et la population résidant en France. La collecte débute le 19 janvier et se termine le 18 février pour les communes de moins de 10 000 habitants et le 25 février pour les communes de plus de 10 000 habitants.

Depuis 2015, les personnes recensées peuvent se faire recenser par internet (www.le-recensement-et-moi.fr ). En 2016, 4,1 millions de personnes de tout âge ont privilégié ce mode de réponse (soit 39 % des répondants contre 33 % en 2015).