Dressé sur son éperon rocheux, le caribou veille sur des tranchées restées intactes depuis cent ans. A Beaumont-Hamel, les Canadiens ont payé le prix du sang dans des proportions invraisemblables. 9 combattants sur 10 furent mis hors de combat, en trente minutes, le 1er juillet 1916.
Avant l’assaut, la confiance règne
Les canons britanniques ont tiré 1 million 800 000 obus depuis une semaine. L’état-major est persuadé que les défenses allemandes ont été réduites à néant. Les messages moqueurs écrits par les artilleurs sont un trompe l’œil.Les projectiles anglais sont de mauvaise qualité : ils n’éclatent pas ou font trop peu de dégâts. Les barbelés ennemis sont intacts.
Les premières vagues sorties des tranchées sont fauchées.
« Ils tombaient par centaines… ce n’était pas la peine de viser, il suffisait de tirer dans le tas », racontera un soldat allemand
Des hommes venus du monde entier sont engagés dans la bataille de la Somme.
Membre de l’Empire, le Canada a répondu à l’appel de la mère patrie. Des milliers de volontaires, se sont enrôlés. Les Terre-Neuviens font partie de la troisième vague d’assaut. Ils s’élancent à découvert et doivent franchir les passages ménagés dans leurs propres barbelés. Les mitrailleuses allemandes concentrent leur tir. 69 corps sont retrouvés près d’une de ces ouvertures.
Ce 1er juillet est la date la plus sanglante de l'histoire des armées britanniques avec 57 000 victimes.
L’attaque a échoué parce que des morts ne peuvent plus avancer. Tels sont les mots de leur commandant. Amer résumé d’une tragédie. Après l’assaut, 68 hommes seulement répondent à l’appel, 710 sont morts ou blessés. « Terre-Neuve peut être fière de ses fils, dit le maréchal Haig.»
Source archives :
- Pathé Gaumont
- Gallica BNF
- Rooms Provincial Archive Division
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