Rue Polval à Bar-le-Duc, quelques indices témoignent de l'existence d'une maison close il y a cent ans. Des établissements qui ont connu leur âge d'or pendant la guerre.
Une activité que l'armée à chercher à contrôler en créant ses propres bordels.
Dès août 1914, des femmes cherchent à rejoindre leurs maris ou fiancés. Mais l'armée, pour qui l'énergie du soldat doit être entièrement consacrée au combat, les fait expulser. Des prostituées commencent alors à débarquer par centaines dans les gares des villes de l'Est, débordant les autorités. La « zone des armées » est soumise à la loi militaire mais dans les villes, ce sont les maires qui organisent la vie civile... et laissent bien souvent les maisons closes... ouvertes ! A Bar le Duc, base arrière pendant la bataille de Verdun, l'activité est telle qu'il faut envoyer les filles au repos...
Conséquence de cette autre « guerre de positions », une épidémie de syphillis touche 400 000 poilus ! Pour garder leurs troupes opérationnelles, et par peur de l'espionnage, les autorités militaires décident de créer en mars 1918 leurs propres maisons de tolérance. La Casbah du camp de Mailly est la plus grande de l'Est de la France. Un soldat raconte qu'une vingtaine de gardes armés sont à l'intérieur pour prévenir les débordements. « 18 femmes font de leur mieux pour contenter une clientèle nombreuse et hurlante ».
Avec la mise en place des bordels militaires, l'armée abandonne la question de la morale pour remonter le moral des troupes. Mais le principal objectif est médical : les établissements permettent un contrôle strict de l'hygiène pour lutter contre les maladies vénériennes. Afin de ne pas mettre en péril la natalité d'une France affaiblie démographiquement par la guerre.
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