A Passchendale, près d’Ypres dans les Flandres Belges, on se bat depuis l’été 1917. A l’automne, après 3 mois de bataille, le village a totalement disparu. 500 000 hommes dans les deux camps ont été mis hors de combat. Lloyd George, le Premier ministre Britannique dira : « Passchendale sera pour toujours au premier rang des batailles les plus gigantesques, les plus sanglantes et les plus inutiles de l’histoire.
Juillet 1917, l’état-major britannique projette une nouvelle offensive dans ce secteur d’Ypres. Le Premier ministre britannique y est opposé. Dans cette zone, les défenses allemandes sont les plus solides de tout le front de l’ouest. Lloyd George, accablé par le sacrifice de la bataille de la Somme l’année précédente, souhaite attendre l’entrée en action des Américains. Mais Douglas Haig ne l’écoute pas. Il pense qu’une percée est possible. Le scénario fou va se répéter.
Les 15 jours avant l’attaque, 4 millions d’obus sont tirés. 4 fois plus que lors de la bataille de la Somme. L’avancée britannique est spectaculaire grâce aux chars Mark II. Mais des pluies diluviennes s’abattent sur cette terre argileuse labourée par les obus. Les chars s’enlisent dans cet océan de boue. Un capitaine britannique raconte : « des blessés rampent jusqu’aux cratères d’obus pour s’abriter. La pluie continue. L’eau monte dans les trous. Incapables de bouger, les hommes sont noyés. »
Haig minimise les informations désastreuses transmises par les pigeons-voyageurs, les seuls à franchir la mitraille. Il s’obstine dans ses assauts. Après 3 mois de combats, les Canadiens enlèvent le 6 novembre 1917, le village de Passchendale. Le bilan humain est effroyable. Les Britanniques ont perdu 217 000 hommes pour gagner 8 kilomètres, les Allemands 300 000. Passchendale restera dans la mémoire collective britannique sous le nom de « passion dale », en anglais, la vallée de la souffrance.