Avec la crise sanitaire du Covid-19, le nombre de télétravailleurs en France a explosé, obligeant certains employés à débourser des frais importants l’année dernière. Que peut-on déclarer et jusqu’à quel montant? On fait le point.
Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, le recours au télétravail est devenu la norme pour beaucoup de salariés. Il a parfois engendré des coûts professionnels supplémentaires pour les travailleurs. Des frais que vous allez pouvoir déduire sur votre déclaration d’impôts de 2021.
Bercy a en effet annoncé dans un communiqué de presse, au début du mois de mars, que des "mesures spécifiques" allaient être mises en place concernant les frais engagés en 2020. À noter qu’on ne parle pas ici d’une réduction d’impôts mais bien d’une déduction. Cela veut dire que les dépenses liées au télétravail se déduiront du revenu avant le calcul sur l’impôt.
Le forfait à 2,50€ par jour
La première option prévoit une déduction de 2,50 euros par jour, soit une exonération de 50 euros par mois, en comptant 20 jours de télétravail. Dans ce cas, le salarié n’a pas de démarche à faire puisque c’est l’employeur qui identifie les dépenses engagées par ses salariés. "Si le salarié a un doute, il peut toujours vérifier sur l’attestation fiscale annuelle donnée par l’employeur. Dessus sont répertoriés les frais liés au télétravail déclarés par l’employeur", précise Alain Lavoine, administrateur adjoint des finances publiques du Nord.
Ce forfait ne comprend que les dépenses engagées au titre du télétravail à la maison. Par conséquent, cela n'inclut pas les frais courants, comme les déplacements entre le domicile et la maison ou encore les indemnités de repas, devenus caduques depuis le confinement.
#IR2021 | Calendrier de déclaration des revenus 2021.
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La déduction pour frais réels
Seconde option : opter pour la déduction des frais professionnels pour leur montant réel. Autrement dit, si les frais engagés par le télétravailleur sont plus élevés que ce que prévoit le forfait proposé par Bercy, il peut choisir cette option.
Dans ce cas-là, c’est le contribuable lui-même qui devra remplir sur sa déclaration de revenus le montant frais engagés. Toutefois, "il faut que le salarié puisse justifier de ses dépenses à titre professionnel grâce à des factures, et que les dépenses aient été faites en 2020", précise Alain Lavoine.
En cas d’option au régime des frais réels, le télétravailleur qui a des frais supérieurs à ceux déjà automatiquement pris en compte pour le télétravail à domicile, pourra les déduire au-delà du forfait de 550 € annuel pour leur montant réel et justifié.
Une frontière mince entre utilisation professionnelle et personnelle
La question reste : quels frais sont considérés comme liés au télétravail ? D’abord tous les outils et le mobilier que le télétravailleur a dû acheter pour pouvoir travailler depuis son domicile. On parle ici d’un ordinateur, un bureau, une chaise de bureau ou encore de logiciels informatiques. Peuvent rentrer également en ligne de compte les achats de papeterie comme des stylos, une agrafeuse, du papier.
Mais qu’en est-il des coûts supplémentaires sur les factures courantes liées au télétravail ? Plus précisément, les frais indirects comme le chauffage, l’électricité ou encore l’abonnement internet. C’est ici que les choses se compliquent. Si ces frais sont également déductibles de la déclaration de revenus, il faudra que les salariés calculent le pourcentage au prorata de leur utilisation professionnelle et qu’ils puissent le prouver grâce à des justificatifs. Des factures par exemple.
Pour le moment, Bercy n’a pas encore transmis la notice explicative permettant de savoir comment remplir la déclaration d’impôts en tenant compte de ces nouvelles modalités. Plus de précisions devraient arriver dans les jours à venir.