37 sapeurs-pompiers du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Oise et de l'Aisne sont envoyés à Landiras (Gironde) pour aider leurs collègues qui font face à des incendies d'une ampleur "quasi-inédite". Ils devraient rester sur place une semaine.
Les feux continuent de faire des ravages dans les forêts du sud-ouest. Plus de 9500 hectares ont déjà brûlé. Pour soulager les soldats du feu sur place, plusieurs de leurs collègues des Hauts-de-France viennent leur prêter main forte à Landiras (Gironde).
En tout, ils sont 37 à partir depuis le Nord, le Pas-de-Calais, l’Oise et l’Aisne pour une mission "à minima de 72 heures" avec "une projection dans l’immédiat à 8 jours et un renfort potentiel à l’issue", explique Joachim Correa, chef du CSP Cambrai (Nord).
On a des personnels de qualité qui vont venir renforcer les centres de secours du Sud-ouest.
Lieutenant Galdric Jacomy, sapeur-pompier
Le renfort n’est pas matériel mais humain. Le centre opérationnel de zone, situé à Lille, "a demandé un renfort de troupe détachement à pied", précise le lieutenant Galdric Jacomy dans l'Aisne, qui ajoute que "s’ils sont présents, c’est qu’ils estiment avoir suffisamment donné dans leur centre de secours pour pouvoir épauler des centres de secours du sud de la France".
Pas en première ligne
Le rôle des sapeurs-pompiers en détachement "va avant tout consister à remplacer les personnels courants qui travaillent dans les casernes puisque le feu mobilise énormément de personnel de la Gironde", souligne le Lieutenant-colonel Benoit Delage, sapeur-pompier dans l'Aisne. Joachim Correia ajoute que les 37 volontaires viennent appuyer les équipes sur place pour "leurs missions courantes et spécialisées".
Ils ne partent donc pas "pour la sauvegarde de la forêt landaise mais ils y contribuent largement puisqu’ils vont permettre au personnel de Gironde d’être plus libérés pour attaquer le sinistre", complète le premier. Ils ne seront donc pas en première ligne.
Pour Sullivan Frotey, qui part pour la première fois en renfort, il n’y a pas d’appréhension. "On est assez formés à tout ça, j’ai l’habitude d’être dans des situations un peu délicates, confie-t-il. Je ne suis pas forcément anxieux de partir." Même sentiment pour Jéromine Midot : "c’était quand même important de répondre présent et de pouvoir aller aider les collègues du Sud-Ouest dans ce feu qui est d’une ampleur quasi-inédite".
"Les incendies de forêt remontent progressivement"
Si les incendies de forêt touchent particulièrement le sud de la France, où plus d’un millier de pompiers est mobilisé, Galdric Jacomy n’exclut pas une remontée progressive vers le centre et le nord du pays à l'avenir.
"Avec le réchauffement climatique, malheureusement, les incendies de forêt remontent progressivement du sud vers le centre, et peut-être bientôt dans le Nord", prédit-il. Dans les Hauts-de-France, ce sont surtout "les feux d’espaces naturels comme les cultures de blé ou d’orge" qui sont concernés.
"Mais on a des forêts domaniales comme Saint-Gobain et Villers-Cotterêts qui peuvent faire face à des départs de feu à tout moment", conclut le lieutenant, qui assure que les sapeurs-pompiers de la région "sont bien sûr prêts pour intervenir".