La chambre criminelle de la cour de Cassation doit décider sous 8 jours le dessaisissement ou non des juges lillois.
Carlton Demande de dessaisissement des juges
C'est au nom de l'impartialité, de la sérénité de la justice que le procureur de Lille demande la délocalisation du dossier dans cette affaire de proxénétisme à Lille. Les 2 juges lillois, chargés de l'instruction pourrait être dessaisis, ce qui fait bondir les avocats de la défense.....
Dans cette enquête sur des soupçons de proxénétisme, le parquet doute de la « sérénité » et de « l’impartialité » des deux juges d’instruction chargés de l’affaire. Un avocat lillois et un haut responsable de la police du nord sont en effet soupçonnés d’être impliqués.
Affaire Carlton : les juges lillois dessaisis ?
Reportage de Jean-Louis MANAND et Dominique DUMONT
Le procureur Frédéric Fèvre a indiqué avoir fait part au procureur général de ses doutes sur « l’impartialité et la sérénité de la justice », qui selon lui seraient « susceptibles d’être mises en cause ». Car cette enquête sur des soupçons de proxénétisme dans des hôtels du nord pourrait impliquer plusieurs acteurs de la vie judiciaire locale, dont le chef de la sûreté départementale du nord, Jean-Christophe Lagarde, ainsi qu’un avocat.
Jean-Christophe Lagarde est soupçonné avec des entrepreneurs lillois, d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec DSK. Huit personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier.
Parmi elles : Francis Henrion, directeur de l’hôtel quatre étoiles et le patron d’une filiale d’Eiffage. Ce dernier aurait reconnu avoir réglé les frais liés à des parties fines auraient notamment participé l’ancien patron du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn et le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde. Le groupe de BTP a déposé lundi une plainte avec constitution de partie civile pour abus de biens sociaux, qui vise notamment cet entrepreneur.
L’éventuel dépaysement du dossier n’est pas du goût de l’avocat du directeur du Carlton, Me Franck Berton, qui y voit « un enterrement de première classe » et « une atteinte à l’indépendance de la justice. »
Une demande qui pose question
Pourquoi cette demande intervient-elle maintenant, 3 semaines après l'éclatement de l'affaire et 9 mois après le début de l'enquête ? Les noms du commissaire divisionnaire et de l'avocat sont connus depuis très longtemps. Et aucun avocat n'a mis en cause l'impartialité des magistrats.
"L'arrivée" de la DCRI (Renseignements généraux) dans le dossier a-t-elle un rapport avec cette demande ? Une telle demande ne peut en tout cas qu'être faite en concertation avec la Chancellerie. Ce qui donne forcément à l'affaire Carlton un aspect plus politique.
D'autre part, le nom d'un magistrat serait également apparu dans l'enquête. Ce magistrat aurait notamment averti un des prévenus qu'il y avait une enquête. un argument de plus pour demander le dépaysement de l'affaire...
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