Un policier a été placé en garde à vue ce mercredi matin par l'iGPN, la "police des polices".
Un responsable policier a été placé en garde à vue mercredi matin par l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) dans le cadre de l'affaire de proxénétisme présumé liée à l'hôtel Carlton de Lille, a-t-on appris de sources judiciaire et policière.
Ce policier, ancien chef d'une brigade de lutte contre le proxénétisme dépendant de la sécurité publique, qui était en contact avec l'ancien responsable des relations publiques de l'hôtel Carlton René Kojfer, était entendu par les enquêteurs de la police des polices à Lille. Une source policière se montrait toutefois prudente sur ce qu'il était susceptible d'être reproché à ce policier. Cette garde à vue doit précéder, selon Le Point, celle d'un détective privé, ancien de la Police Judiciaire de Lille.
Le policier, ancien de la brigade des moeurs, serait notamment, soupçonné d'avoir donné des renseignements importants à René Kojfer, le chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton qui était aussi son informateur. A-t-il franchi la ligne jaune ? Dans quelle mesure a-t-il éventuellement participé à l'organisation de soirées à l'hôtel Carlton. Le Point affirmait récemment qu'il "renseignait régulièrement René Kojfer, sur les états de service de tel ou tel "dossier", entendez par là "jeune femme". "
Cette conversation téléphonique est également dans le dossier : "René Kojfer, directeur des relations publiques du Carlton : "T'as vu le petit dossier dans La Voix du Nord. Elle s'appelle... Tu la connais ? Elle n'est pas fichée ? [au proxénétisme]" L'officier de police : "Comment tu dis ? Non, tu peux y aller, elle est propre."
Il est aussi soupçonné d'avoir réservé des chambres pour des "soirées" à l'hôtel Carlton.
L'homme, qui travaille toujours à la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) du Nord, est le troisième policier placé en garde à vue dans cette affaire, après l'ancien chef de la police du Nord, Jean-Claude Menault, qui n'a pas fait l'objet de poursuites et a été muté à Paris, et le chef de la Sûreté départementale du Nord, le commissaire Jean-Christophe Lagarde.
Ce dernier avait été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux et laissé libre sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss Kahn pour des parties fines. Il a été suspendu de ses fonctions.
Huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont quatre se trouvent toujours en détention provisoire. Outre les faits de proxénétisme aggravé en bande organisée, certains des mis en examen sont poursuivis pour escroquerie, abus de biens sociaux (ABS) et recel d'ABS.
Par ailleurs, ce mercredi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (Nord) a décidé mercredi de maintenir en détention René Kojfer, chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton de Lille mis en examen pour proxénétisme, a-t-on appris de source judiciaire.
Mis en examen et écroué pour "proxénétisme aggravé commis en bande organisée" le 6 octobre, il est le premier à avoir été poursuivi dans ce dossier, dans lequel le nom de Dominique Strauss-Kahn a été cité. René Kojfer est convoqué le 7 décembre pour être entendu par les juges d'instruction en charge du dossier.
Il a été depuis une dizaine de jours mis à l'écart à la maison d'arrêt de Sequedin car "il craint pour sa sécurité et son intégrité physique", selon son avocat Me Christophe Snyckerte. "Il a été auxiliaire des services de police dans certaines circonstances particulières, notamment en matière de lutte contre le proxénétisme", a rappelé l'avocat. "Sa santé ne cesse de se dégrader", a-t-il indiqué, expliquant que son client, âgé de 69 ans, souffrait d'"une profonde dépression".
La chambre de l'instruction devait initialement examiner la demande de remise en liberté d'Hervé Franchois, propriétaire du Carlton, mais il s'est finalement désisté, a-t-on ajouté de source judiciaire, sans pouvoir préciser les motivations de ce désistement. Son avocat n'a pu être joint par l'AFP. Huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont quatre se trouvent toujours en détention provisoire. Outre les faits de proxénétisme aggravé en bande organisée, certains des mis en examen sont poursuivis pour escroquerie, abus de biens sociaux (ABS) et recel d'ABS.
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