Le journaliste Hervé Ghesquière, otage pendant 18 mois en Afghanistan, libèré en juin, s'est confié à FTVI.
Mercredi dernier, dans un numéro spécial de "Pièces à conviction", Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont présenté leur reportage "Le cauchemar afghan". C'est pour ce magazine que les deux journalistes de France Télévisions étaient partis en reportage en Afghanistan il y a presque deux ans. Le 29 décembre 2009, ils ont été enlevés par des talibans aux mains desquels ils ont passé dix-huit mois en captivité.
A l'occasion de cette émission, le journaliste nordiste Hervé Ghesquière s'est confié à FTVI.
Son rêve pendant la captivité
"Grand amateur de vin, je rêvais d’une très bonne bouteille ! En fait, quand on était capturés, on délirait beaucoup sur la bouffe. Comme on mangeait super mal et qu’on avait que ça à faire, c’était une vraie obsession.
L’autre plan sur la comète, c’était de voyager : aller en Italie, c’est fait ; retourner en Serbie, en Croatie et en Bosnie voir des amis, j’y vais ces jours-ci. Et puis je voudrais aller voir le village natal de ma mère en Pologne et lui faire des photos. Je suis très attaché à l’histoire."
Les images qu'il garde en mémoire
"La prise d’otage, évidemment. La libération, évidemment. Mais avant tout, l’entrée dans le hall de France Télévision avec des centaines, voire des milliers de gens qui applaudissaient, alors qu’on avait juste fait notre métier. Ça faisait chaud au cœur, c’était vraiment incroyable. Sinon, j’ai plein de flashs de moments précis : sur ma paillasse, calé contre le mur, à écouter la BBC, alors que des souris et des mulots passent à côté de moi..."
Ses projets
"Je vais m’isoler quatre mois au bord de la mer et je vais écrire. J’ai besoin de m’isoler pour me concentrer. J’avais écrit 500 feuillets mais tout a été volé par les talibans. J’ai tout en mémoire mais j’ai besoin de retrouver des sensations pour bien écrire. Ensuite, je donnerai sûrement un coup de main pour la médiatisation de cas d’autres otages parce qu’on a vu que c’était important. Je ne veux pas avoir ad vitam une étiquette d’ex-otage mais je crains que ce soit difficile. Je veux aussi reprendre mon métier de journaliste. Je l’ai déjà fait d’ailleurs."
Revoir l'émission "Le cauchemar afghan" en cliquant ici
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