Le comédien Edouard Baer a publié une lettre sur sa page Facebook pour se "moquer" de l'affaire Carlton.
Dans une "lettre ouverte" publiée sur Facebook, le comédien Edouard Baer "regrette avec ironie avoir dormi plus dʼune fois à L'HÔTEL CARLTON A LILLE sans quʼun quelconque concierge ne pense à le solliciter en nous proposant un peu de compagnie pour la nuit."
LETTRE OUVERTE AUX DIRIGEANTS DE L'INDUSTRIE HOTELIERE
NOUS COMEDIENS, ACTEURS, GENS DE SPECTACLE, sommes fréquemment amenés par notre vie professionnelle à voyager à travers la France, lʼEurope ou pour les plus chanceux dʼentre nous, le monde. Nos déplacements quʼils aient pour but un tournage de film ou une représentation théâtrale, se font dans des conditions qui ne sont hélas pas à la hauteur de lʼidée que le grand public sʼen fait.
Ballotés dʼhôtels en hotels, dans des chambres ayant déjà servi, nous débarquons tard dans la nuit, accueillis par des portiers ensommeillés qui font souvent exprès de ne pas nous demander dʼautographes...
Solitaires, sans familles ou éloignés de nos femmes, pour ceux qui ont la chance dʼen avoir une, nous sommes nombreux à rêver à ces fameuses nuits agitées quʼon nous prête souvent et qui sont hélas bien loin de la réalité.
Cʼest pourquoi, suite à certaines informations lues dans la presse, nous déclarons avec amertume avoir dormi plus dʼune fois à L'HÔTEL CARLTON A LILLE sans quʼun quelconque concierge ne pense à nous solliciter en nous proposant un peu de compagnie pour la nuit.
Cette absence de tentative de racolage sur des gens manifestement en manque affectif nous semble enfreindre les lois les plus élémentaires de lʼhospitalité française.
Nous ne comprenons décidément pas pourquoi ce sont toujours les mêmes parasites qui peuvent profiter dʼun système de faveur, alors que nous, modestes saltimbanques au service de la communauté, avons tant besoin d'un peu de réconfort.
Nous réclamons donc, au nom de notre corporation toute entière, un engagement écrit sinon des pouvoirs publics du moins de lʼindustrie hôtelière, nous garantissant dorénavant un accueil à la hauteur de celui du fameux établissement lillois.
Nous ne prétendons pas nous battre pour défendre les intérêts dʼune classe trop souvent présentée comme égoïste et repliée sur elle-même, mais bien être le fer de lance dʼun mouvement appelé à être rejoint par d'autres corps de métiers en manque de tendresse.
Ce renversement dans lʼéchelle des privilèges, ce changement dans la donne, nous semblerait être un signe fort dʼalternance, une garantie de progrès dans une époque
où LA FRANCE A TANT BESOIN D'ESPERER.
Premiers signataires (par ordre de signature) : Edouard BAER, Jean ROCHEFORT, Gérard DEPARDIEU, Atmen KELIF, Charles BERLING, Guillaume de TONQUEDEC, Gilles LELLOUCHE, Harvey KEITEL, Alain CHABAT, Gus de KERVEN, Lionel ABELANSKI, Philippe DUQUESNE, Eddy MITCHELL, Lucien JEAN-BAPTISTE, Alain POISSON, François-Xavier DEMAISON, François ROLLIN, Xavier BEAUVOIS, Nathalie BAYE...