Les familles des défunts doutent de l'identité des personnes enterrées confiées à l'ex-morgue de Lens
Morgue de Lens : un avocat demande 10 exhumations
Les familles des défunts doutent de l'identité des personnes enterrées confiées à l'ex-morgue de Lens
Fermé en 2008 après une première plainte, l'institut médico-légal de Lens est une nouvelle fois rattrapé par la justice. Aujourd'hui, un avocat demande à ce qu'on vérifie l'identité d'une dizaine de personnes défuntes dont les corps avaient été confiés à l'intitut médico-légal.
Le demande a été formulée par Me Philippe Missamou auprès du tribunal de Béthune. "On leur a dit que c'était les corps de leurs parents décédés. Or il y a eu des témoignages de certains membres du personnel, qui se sont confiés aux familles, qui pensent que les cercueils qui ont été remis ne comportent pas les corps de leurs parents", explique l'avocat.
Ex-morgue de Lens : un avocat réclame 10 exhumations
Reportage de Emmanuel MAGDELAINE et Edouard DA COSTA
Les familles se demandent également si des pratiques illicites ont eu lieu. Anita Gilliot, dont le fils avait été autopsié à Lens, a affirmé qu'un thanatopracteur lui a confié que "les corps étaient dépecés comme des lapins", et que "dans 90% des cas, c'était un carnage total".
L'établissement avait fermé fin 2008 après qu'une plaignante ait déploré que le corps de son mari n'ait pas été recousu après autopsie. D'autres dysfonctionnements avaient été signalés mais l'enquête déclenchée après la plainte déposée en avril 2008 avait finalement été classée sans suite par le parquet de Béthune.
Me Missamou a annoncé le dépôt d'ici à la fin du mois de juillet, au civil, d'une assignation en responsabilité contre le ministre de la Justice, au nom d'une vingtaine de familles. Celles-ci souhaitent "que l'on reconnaisse que des fautes ont été commises par des agents de l'Etat" et chacune demande une indemnisation de l'ordre de 100.000 euros.