A l'issue d'un comité d'entreprise à Paris, la direction de Seafrance annonce un nouveau plan d'économie pour bientôt.
La direction de la compagnie de Ferries SeaFrance a annoncé jeudi au comité d'entreprise l'arrêt d'un navire de fret et des suppressions d'emplois, évoquant le risque d'une liquidation de l'entreprise faute d'accord, a-t-on appris de source syndicale.
Selon Didier Cappelle, secrétaire général de la CFDT maritime, la direction de cette entreprise, en redressement judiciaire, a annoncé la suppression du Nord Pas-de-Calais, un navire transportant des camions, sans préciser de date.
Selon le site internet du quotidien Nord Littoral, qui a révélé l'information, 80 emplois seraient ainsi supprimés, mais selon M. Cappelle, le nombre d'emplois menacés serait supérieur.
La direction "veut faire des gains de productivité sur les trois car-ferries qui restent", a déclaré à l'AFP le responsable de la CFDT maritime, mais aucun chiffre n'a été annoncé et aucun document n'a été remis aux syndicats.
"Il y a les effets de la réduction de flotte, les effets de la réduction du travail à bord et du travail à terre, tout ça conduit à une réduction d'effectifs et à la présentation d'un plan de sauvegarde de l'emploi", a confirmé Vincent Launay, directeur général adjoint de la compagnie.
Un accord avant le 18 juillet ou menace de liquidation ?
Selon M. Cappelle, la direction, qui souhaite réunir les partenaires sociaux quotidiennement jusqu'au 13 juillet, a affirmé que faute d'accord d'ici au 18 juillet, l'entreprise serait placée en liquidation.
"La direction a constaté l'échec de son NPI" (Nouveau plan industriel), estime M. Cappelle. Ce plan signé à l'été 2010 par les syndicats prévoyait une réorganisation du travail, la suppression de 725 postes (quasi achevée aujourd'hui) et la refonte de l'offre commerciale.
La Commission européenne a ouvert le 22 juin une enquête approfondie sur le projet de restructuration de la compagnie, invoquant des doutes sur sa viabilité.
Soumis en février à Bruxelles, le projet prévoit une recapitalisation de SeaFrance à hauteur de 223 millions d'euros par son seul actionnaire, la compagnie publique de chemins de fer SNCF. Il doit être approuvé par Bruxelles, car il tombe sous le coup des règles européennes de concurrence en matière d'aides publiques.
SeaFrance assure la liaison maritime entre les ports français de Calais et britannique de Douvres. Elle a été durement frappée par la concurrence du tunnel sous la Manche et la baisse du marché du fret maritime.