Sur France 3 Nord-Pas de Calais, l'Abbé Wiel, l'un des acquittés d'Outreau, a réagi à la libération de M.Badaoui.
L'abbé Dominique Wiel, l'un des treize acquittés dans l'affaire de pédophilie d'Outreau, a réagi lundi à la libération de son accusatrice Myriam Badaoui en affirmant qu'il lui en veut "beaucoup moins qu'au système judiciaire", sur France 3 Nord/Pas-de-Calais.
"C'est la seule personne qui nous a écrit pour nous demander pardon ainsi d'ailleurs que (son mari) Thierry Delay qui, lui, n'avait pas à nous demander puisqu'il ne nous a jamais accusés", a rappelé l'abbé Wiel, qui a effectué deux ans et huit mois de détention provisoire avant d'être acquitté.
"Je lui en veux beaucoup moins qu'au système judiciaire. Le juge (d'instruction Fabrice Burgaud, ndlr) lui-même ne nous a jamais demandé pardon puisqu'il n'a jamais reconnu son erreur", a-t-il ajouté. Condamnée à 15 ans de détention en 2004 pour viols d'enfants dans l'affaire de pédophilie d'Outreau et détenue depuis 2001, Mme Badaoui a été libérée en septembre de la prison de femmes de Rennes. Après avoir chargé ses coaccusés pendant des années, notamment au cours du premier procès aux assises de Saint-Omer, elle les avait dédouanés dans un mea-culpa spectaculaire au cours du procès en appel le 18 novembre 2005.
"Sa libération ne changera rien du tout puisque les conséquences restent inscrites dans le destin des acquittés comme dans le destin des enfants, même les enfants de Mme Badaoui", a par ailleurs estimé l'abbé Wiel. "De toute façon, c'est impossible de les effacer".
"Ses paroles resteront inscrites, on ne peut pas changer l'histoire", a dit l'abbé. Mme Badaoui faisait partie des quatre accusés définitivement condamnés dans cette affaire, les 13 autres ayant été acquittés en première instance et par la cour d'appel de Paris en 2005. Le seul à se trouver encore en détention est Thierry Delay, condamné à 20 ans de prison.
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