Créé en 2003, le parlement des jeunes pour l'eau du bassin Artois-Picardie est une instance unique en France. Elle permet aux jeunes, de plus en plus concernés par les problématiques liées à l'environnement, de se réunir, débattre et développer des projets sur les enjeux liés à l'eau.
Faire participer les jeunes et leur permettre d'apporter des solutions, c'est tout l'enjeu du parlement des jeunes pour l'eau du bassin Artois-Picardie. "On s'est rendu compte que les enfants à travers l'école avaient des projets en lien avec le développement durable, mais qu'il manquait une instance pour ceux qui sont en âge de débattre", explique Christine Dericq de l'agence de l'eau Artois Picardie.
L'idée naît alors en 2003. L'agence de l'eau est chargée d'animer les débats en partenariat avec l'Éducation nationale. Les jeunes, âgés de 16 à 23 ans et qui viennent de tous horizons, se réunissent deux fois par an : à la rentrée et au printemps en concordance avec la journée mondiale de l'eau qui a lieu le 22 mars.
Lors de ces séances, les jeunes donnent leur avis sur la politique de l'eau et proposent des projets. "On sent vraiment qu'ils sont pleinement concernés, que c'est une génération impliquée dans les problématiques liées à l'environnement et donc consciente des enjeux pour l'eau", indique Christine Dericq.On sent vraiment qu'ils sont pleinement concernés, que c'est une génération impliquée dans les problématiques liées à l'environnement.
Connaître les ressources pour mieux les protéger
Parmi les projets développés par l'académie d'Amiens, celui d'un voyage en Guyane, financé par l'agence de l'eau Artois Picardie. "Ici il s'agissait d'aller plus loin, de construire un véritable échange", confie Christine Dericq. Durant plus d'un an, des élèves du collège Sagebien d'Amiens et du collège Anne Franck à Harly dans l'Aisne ont collecté des informations sur l'eau et ont échangé avec leurs correspondants guyanais. "L'idée était d'abord de se rendre compte de ses propres richesses, c'est pourquoi les élèves ont fait des visites, dans les hortillonages à Amiens ou au marais d'Isle à Saint-Quentin par exemple, et ont effectué des recherches sur la qualité de l'eau", détaille Camille Bordet, professeure de SVT au collège Sagebien et chargée de mission académique à l'éducation et au développement durable.
Ils ont été émerveillés de voir des sites aussi bien préservés et ont pris conscience des richesses qu'ils fallait protéger.
Une vingtaine d'entre eux sont ensuite partis huit jours en Guyane au début du mois d'octobre. L'occasion de découvrir des espaces naturels comme le marais de Kaw ou le barrage et le lac de rétention du Petit Saut. "Finalement, malgré les différences de territoires, les élèves se sont rendus compte que les problématiques liées à l'eau étaient les mêmes qu'en métropole", affirme Camille Bordet. "Ils ont été émerveillés de voir des sites aussi bien préservés et ont pris conscience des richesses qu'il fallait protéger."
Dans le cadre de cet échange, les élèves guyanais viendront à leur tour passer une semaine en Picardie entre fin mars et début avril 2020.
Le projet sera présenté lors du forum des ressources pour l'éducation au developpement durable (FOREDD) qui aura lieu les 30 et 31 janvier 2020 à Amiens.
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