Une "décision arbitraire" pour le boxeur originaire de Ronchin (Nord).
Dernier Français en lice sur le ring des Jeux olympiques, le lillois Mourad Aliev a été disqualifié en quarts de finale des +91 kg. En cause selon l'arbitre, plusieurs coups de tête donnés à son adversaire, le Britannique Franzer Clarke.
Le boxeur en colère, réfute pourtant la disqualification, alors qu'il a pour objectif de décrocher la médaille de bronze. Pour protester, il va même jusqu'à refuser de quitter le ring. "Ils reconnaissent qu'ils ont fait une erreur mais comme ils ont écrit sur le papier, c'est trop tard et ils ne peuvent pas revenir sur la décision, a-t-il déclaré au micro de France TV Sport. C'est un scandale, c'est n'importe quoi."
Il affirme ne pas avoir assené de coups de têtes à son adversaire et lui avoir ouvert les deux arcades avec les poings. "Tous mes entraîneurs, tous les supporters, tous les gens qui me soutiennent, tous les gens qui ont vu le combat ont su que j'ai gagné, que je me suis fait voler", a fustigé Mourad Aliev.
Une erreur d'arbitrage confirmée par les organisateurs
John Dovi, manager de l'Equipe de France de boxe, confirme également une erreur de la part de l'arbitre. Le superviseur de l'organisation et le comité ont visionné le combat à plusieurs reprises et n'ont vu aucune erreur commise par Mourad Aliev. "On peut rien faire parce que le réglement stipule qu'on ne peut pas changer la décision, regrette le manager. On a tenté de faire un sitting parce que c'est inadmissible, on ne peut pas rester comme ça."
Et même si le sitting de l'athlète et de son équipe n'a rien donné, Brigitte Henriques, présidente du Comité national olympique et sportif français, a annoncé au micro de France 3 qu'un recours allait être déposé auprès du Tribunal Arbitral du Sport : "on est en train de constituer un dossier avec notre service juridique pour contester la décision et faire ce qui est en notre pouvoir Le CNOSF travaille ardemment en espérant qu'on puisse faire bouger les choses."
??? La grosse colère de Mourad Aliev après sa disqualification à cause de plusieurs coups de tête à son adversaire selon l'arbitre.
— France tv sport (@francetvsport) August 1, 2021
? La dernière chance de médaille pour le clan tricolore vient de s'envoler #Tokyo2020
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Son père estime que "la victoire a été volée"
A des milliers de kilomètres de Tokyo, à Ronchin, dans le Nord, Ozer Aliev, père et entraîneur de Mourad, dit ne pas comprendre "la décision des juges et surtout de l'arbitre qui a reconnu son erreur. Ce n'est pas la première fois, il y a toujours eu de la triche à la boxe olympique".
Ozer Aliev préfère toutefois rester optimiste. Car leur plan était, selon lui, "de récupérer la médaille de bronze et de gravir les échelons pour l'or" avant de quitter la boxe amateur. Son fils ne comptait pas participer aux prochains jeux. "Qu'il gagne ou pas, il passe en professionnel. Les sacrifices n'ont pas été faits pour rien car le travail et là", affirme-t-il.
Depuis leur arrivée en France de Russie en 2002, Ozer Aliev a entraîné son fils Mourad tous les jours. Des défaites par erreur de jugement ou d'arbitrage, il y en a déjà eu, et celle-ci aux Jeux olympiques ne sera pas "un frein" pour le reste de sa carrière, bien au contraire : "il va montrer ce qu'il sait faire en professionnel". Et malgré tout, à ses yeux "il reste un champion".