La libéralisation du transport par autocars sur les trajets supérieurs à 100 km rendue possible par la loi Macron a créé environ 900 emplois en France et généré 9,3M d'euros de chiffre d'affaires en cinq mois, selon une étude présentée lundi par le régulateur du rail et de la route, l'Arafer.
Ce premier bilan dressé par l'Observatoire des transports et de la mobilité de l'Arafer s'appuie sur les données collectées entre le 8 août et le 31 décembre 2015 auprès des opérateurs. Au total, 770 400 passagers ont été transportés en cinq mois, et le nombre de lignes a grimpé de 36 à 148, avec un doublement au dernier trimestre 2015. Le nombre de liaisons, à savoir de combinaisons uniques "ville de départ-ville d'arrivée" pour un trajet direct, s'élève à 689. La longueur du trajet moyen est de 376 km. Environ 2400 passagers ont été transportés quotidiennement au 3e trimestre et 7000 au dernier trimestre. Le chiffre d'affaires global du marché était lui de 1,7 million d'euros au 3e trimestre et de 7,6 millions au 4e trimestre, soit un total de 9,3 millions. La recette moyenne s'établissait à environ 12 euros par passager au dernier trimestre.
Les grandes villes privilégiées
"Avec la concurrence que se livrent actuellement les opérateurs, la recette moyenne par passager s'établit à 3,2 euros pour 100 km. A titre comparatif, le prix moyen conseillé est de 6,5 euros par passager pour 100 km en covoiturage", précise l'étude. Depuis l'ouverture du marché, six opérateurs appartenant à cinq groupes ont "rapidement développé une offre de service régulier interurbain sur tout le territoire national". Eurolines/Isilines et Ouibus possèdent les réseaux les plus étendus et représentant chacun un tiers du nombre total de lignes.Selon un autre rapport publié fin février par France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, qui couvrait une période de six mois, la libéralisation des autocars a permis de créer 1300 emplois et de transporter 1,5 million de passagers. L'Arafer observe que les opérateurs ont effectué un "maillage rapide des plus grandes villes de France": 25% des communes desservies ont plus de 100 000 habitants. En outre, les dix liaisons les plus empruntées concentrent 51% de la demande totale, dont 24% rien que pour les deux premières, Lille-Paris et Lyon-Paris. Enfin, seules quatre liaisons de moins de 100 km ont été lancées l'an dernier. Mais 120 ont été déclarées à l'Arafer jusqu'au 15 mars, dont 28 font l'objet d'une saisine du régulateur, qui devra trancher sur leur avenir.
Les lignes entre Lille et Paris sont les plus fréquentées
Les lignes d'autocars entre Lille et Paris étaient les plus fréquentées de France au 4e trimestre 2015. Avec 58 fréquences quotidiennes, les 5 opérateurs ont transporté 874 passagers en moyenne par jour.Les lignes Lyon-Paris (771 passagers quotidiens) et Paris-Rouen (296 passagers quotidiens) arrivent ensuite.