Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes (Nord) a rouvert vendredi, après une année de rénovation, sous le signe du célèbre peintre Watteau, natif de la ville, auquel est consacrée une exposition construite autour d'un chef-d'oeuvre inédit en France, "La Chute d'eau".
L'exposition "Rêveries italiennes", du 25 septembre au 17 janvier, dévoile au visiteur le talent de paysagiste de Jean Antoine Watteau (1684-1721), plus connu pour ses fêtes galantes à la française. "La Chute d'eau" (vers 1715) est à la fois l'introduction et le point de focale du parcours - rapide mais passionnant. Attribué au peintre tardivement, en 1920, le tableau tombe dans l'oubli 17 ans plus tard, pour en sortir en 2009 lorsqu'un collectionneur avisé le redécouvre.
La toile est structurée en trois parties: un pique-nique badin au premier plan; ladite chute, translucide au sommet et à l'écume d'un blanc éclatant, au second; et au troisième plan, des édifices baignés de soleil mais figurés avec ce léger flou caractéristique de Watteau. Sont notamment exposés dans la suite du parcours un autre inédit en France, "La Promenade sur les remparts" (1715), et des dessins d'amis de Watteau partis en Italie, tels Jean-François Millet le Jeune ou Nicolas Vlenghels, sur lesquels le Valenciennois s'est appuyé pour peindre une région de Tivoli qu'il n'a jamais visitée.
Nouvelle scénographie
La rénovation du musée, principalement motivée par le remplacement du système de ventilation, a été l'occasion d'un renouvellement de la scénographie, avec l'impression saisissante qui étreint le visiteur à l'entrée de la salle principale. La vaste et haute pièce à l'éclatante lumière est dominée par la statue de Watteau sculptée par un autre Valenciennois bien représenté au musée, Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875).Le maire (UDI) de Valenciennes, Laurent Degallaix, a estimé auprès de l'AFP que la réouverture du musée était une chance pour la ville, "touchée économiquement. Cette forme de sinistrose, on peut la combattre notamment par la culture". Le directeur de l'établissement, Vincent Hadot, attend 40.000 visiteurs par an.