Liège-Bastogne-Liège : qui sont les favoris ?

Alejandro Valverde, irrésistible mercredi dans la Flèche wallonne, aura dimanche "la pancarte" de grand favori de Liège-Bastogne-Liège, de l'avis de Julien Jurdie, le directeur sportif de Romain Bardet.

Avant la "Doyenne" des classiques, longue de 253 kilomètres, le responsable de l'équipe AG2R La Mondiale évoque son chef de file en progression régulière depuis ses débuts liégeois (13e en 2013, 10e en 2014, 6e en 2015) et ses trois principaux adversaires.

Romain Bardet (FRA/AG2R La Mondiale, 25 ans) : la progression

"Romain apprécie cette classique qui demande des qualités de grimpeur et d'endurance", souligne Jurdie. "Il y a la distance, plus de six heures et demie, et un parcours très agressif, plus de 4.000 mètres de dénivelé, ce qui se rapproche d'une étape de montagne". La nouvelle côte introduite dans le final -"600 mètres avec des passages à 10 % et des petits pavés, à moins de 3 kilomètres de l'arrivée"- et le mauvais temps annoncé par la météo jouent en sa faveur : "Il apprécie les conditions climatiques difficiles."

L'objectif énoncé ? "Le podium... mais un top 5 serait satisfaisant, répond le directeur sportif. On a une équipe bien armée avec deux leaders, Romain et Domenico Pozzovivo. +Jicé+ Péraud, qui découvre Liège, est là pour les aider, tout comme Jan Bakelants".

Alejandro Valverde (ESP/Movistar, 35 ans) : la référence

Vainqueur à trois reprises à Liège (2006, 2008, 2015), le Murcian connaît par coeur la grande classique belge qu'il a déjà courue à dix reprises. "Il a tout
pour lui: la forme, l'expérience et aussi l'équipe", estime Jurdie qui souligne l'un des points forts du coureur espagnol: "Il court très intelligemment, il ne
fait jamais l'effort de trop." Seule faille possible, mentionnée d'ailleurs par Valverde après sa victoire mercredi au sommet du mur de Huy, l'aggravation météo prévue pour la fin de semaine. Le vainqueur sortant n'entend pas prendre le moindre risque, dans la perspective du prochain Giro (6 au 29 mai): "Cela peut lui jouer des tours", reconnaît Jurdie. 

Dan Martin (IRL/Etixx, 29 ans) : la confiance

Son histoire avec la "Doyenne" alterne le meilleur -- victoire en 2013 -- et le pire -- chute dans le dernier virage l'année suivante l'a privé d'un deuxième succès. Mais, en huit participations, l'Irlandais a prouvé qu'il était taillé pour cette course de longue haleine. "Il est en confiance après sa troisième place dans la Flèche wallonne", note Jurdie."Son équipe, qui n'a pas encore gagné de classique, sera très motivée. Tactiquement, elle aura l'avantage d'avoir Dan Martin et Julian Alaphilippe. A un moment, l'un bénéficiera fatalement d'un peu plus de liberté".

Julian Alaphilippe (FRA/Etixx, 23 ans) : l'avenir

Deuxième l'an passé pour ses débuts, le jeune Français a retrouvé la condition pour la période des classiques ardennaises. "En décembre, nous l'avions vu dans un stage, raconte Jurdie. Il était très fatigué, il dormait toute la journée à cause de sa mononucléose. On pensait que ce serait compliqué pour lui. Mais il s'est bien préparé ensuite pour revenir en forme". Le Montluçonnais présente le bon profil: "Il a un rapport poids-puissance excellent
et il est très malin. C'est un coureur qui a un très bel avenir dans les Ardennaises", estime le directeur sportif, qui ajoute toutefois un point d'interrogation pour dimanche : "Le manque de compétition ne va-t-il pas se faire sentir pour lui, surtout si la météo est mauvaise ?"