Le député PS Jean-Marc Germain a prôné vendredi de "tout reprendre à zéro" dans l'avant-projet de loi sur le droit du Travail, un "copier-coller des revendications du Medef", et a souhaité que Martine Aubry, dont il est proche, fasse connaître son désaccord sur ce texte.
"Je crois qu'il faut reprendre tout à zéro", a déclaré M. Germain sur France Info. "Je suis un peu consterné. C'est le gâchis d'une belle idée. On avait dit, le président de la République en premier, que ça allait être la grande loi sociale du quinquennat et qu'au fond on allait faire la sécurité sociale professionnelle (...) Et là, on arrive à une loi de flexibilité et de flexibilisation des salariés", un "copier-coller du cahier des revendications du Medef", a également déclaré M. Germain.
Avec ce texte, "quand vous vous faites licencier sans cause, vous ne pouvez plus obtenir la réparation du préjudice subi". "Quand vous n'êtes pas d'accord avec un accord d'entreprise qui est signé, parce qu'il baisse votre salaire par exemple, vous ne pourrez plus prétendre à être reclassé dans l'entreprise". "Quand un grand groupe a des difficultés en France, mais va très bien ailleurs dans le monde, vous pourriez être licenciés en France", a énuméré le député des Hauts-de-Seine.
Appel à Martine Aubry
Ce texte va également "conduire à une non prise en compte des heures supplémentaires. Si cette loi était votée, vous auriez par exemple la possibilité, quand vous êtes dans l'automobile, de ne plus compter les heures supplémentaires quand il y a une nouvelle voiture qui sort, puisqu'au fond on regardera le temps de travail sur trois ans et que quand vous ferez des heures supplémentaires, elles ne seront plus payées comme des heures supplémentaires. Même chose dans les PME avec ce fameux forfait-cadre qui concerne tous les salariés qui sont indépendants dans leur temps de travail", a affirmé M. Germain.Quant à l'éventualité du 49-3 d'ores et déjà évoquée par la ministre Myriam El Khomri, "c'est détestable". "On ne peut pas mépriser tout ce qui est corps intermédiaires, ou le parlement".
M. Germain a dit souhaiter que Martine Aubry s'exprime sur ce texte. "Sur les libertés il y a une voix très forte qui est celle de Christiane Taubira. Sur la question sociale, Martine Aubry est une voix écoutée par les salariés, par les entreprises, donc il est important qu'elle parle".