La dette est au centre de l'attention de la DNCG.
L'interview est longue et évoque le rôle de la DNCG, gendarme financier du foot français, en général. Mais au détour de quelques questions plus précises du journal l'Equipe, Jean-Marc Mickeler, nouveau président de cette instance du foot, associé chez Deloitte (cabinet d'audit et de conseil), donne quelques éléments d'éclairage sur la situation du LOSC.
Comme une réponse ferme aux critiques parfois entendues sur la sévérité des sanctions (interdiction de recrutement et rétrogradation en Ligue 2 à titre conservatoire) envers le club lillois. Et une manière de mieux comprendre une situation souvent présentée comme floue, faute d'informations précises et fiables.
"Le LOSC a un schéma de reprise où la dette est très importante"
Il affirme d'abord que la DNCG a pris des sanctions justes : "Nous n'interdisons pas de recruter à la légère". Et donne quelques éléments permettant de mieux comprendre le pourquoi : "Le LOSC a un schéma de reprise où la dette est très importante. C'est un schéma habituel dans le monde industriel classique. La grande différence, c'est l'aléa sportif. Pour le couvrir, la DNCG prône un renforcement constant des fonds propres. car la grande différence entre les fonds propres et la dette, c'est que la dette demande rémunération et remboursement."
En clair, la DNCG souhaite que Gérard Lopez et ses partenaires amènent de l'argent frais, en fonds propres, pour mieux garantir la pérennité du club et renforcer sa solidité financière. Tout ne peut pas reposer sur l'emprunt, qui plus est, à des fonds vautours, qui demandent des remboursements rapides et fiables.
Ces éléments relativement précis peuvent être aussi compris comme une réponse à une toute récente interview de Michel Seydoux, ancien président du LOSC : "Il n’y a pas de problèmes financiers. C’est un problème d’incompréhension. Il y a des montages financiers que le système français ne connaît pas bien."
Interview du président de la #DNCG ce jeudi dans @lequipe pic.twitter.com/lAyXRi2UtP
— Yann Fossurier (@YannFossurier) 22 mars 2018
Jean-Marc Mickeler précise également que la rétrogradation en Ligue 2 à titre conservatoire est plus une information qu'une sanction : "Une manière de dire à un club que, s'il n'y a pas d'amélioration lors de nos retrouvailles, il risque la rétrogradation."
Il affirme que la DNCG a informé précisément les dirigeants du LOSC sur la manière de lever la sanction en fin de saison : "Nous avons informé de manière très précise les dirigeants sur les attentes de la commission dans le cadre de l'audition à venir qui permettrait à la commission de confirmer ou d'infirmer, ou de prendre une autre mesure." Le LOSC sait donc ce qu'il a à faire et à apporter pour faire lever les sanctions qui pèsent lourdement sur son avenir. Rendez-vous en mai et juin.
Bientôt une évaluation des acheteurs de clubs
Depuis le 1er mars 2017, la loi permet à la DNCG d'évaluer les dossiers de reprise de clubs de foot, ce qui n'était pas le cas au moment de la reprise du LOSC en décembre 2016. Elle ne peut s'opposer à une signature mais pourra donner son avis."Cette nouvelle mission, explique Jean-Marc Mickeler, permettra peut-être de dissuader des gens qui arrivent dans le foot avec les yeux qui brillent, car ils pensent qu'il y a un actif joueurs à réaliser, qui se disent que c'est facile, qu'ils vont mettre de la dette, et gagner beaucoup d'argent en vendant des joueurs".