Le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) a protesté lundi contre la présence de policiers municipaux sur les lieux de la manifestation hostile aux migrants qui a eu lieu samedi à Calais.
"Les policiers municipaux ne sont pas habilités à réaliser des missions de maintien de l'ordre, ils n'avaient rien à faire sur les lieux lors de cette manifestation. Ils doivent rester dans le cadre strict de leur mission", a déclaré le président du syndicat, Cédric Michel.
Il a affirmé avoir "déposé plainte contre X auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer contre un ordre illégal" et "saisi le Défenseur des droits". "Nous souhaitons qu'il y ait une enquête qui détermine les responsabilités de chacun", a-t-il ajouté.
Contacté, le parquet de Boulogne-sur-Mer a affirmé n'avoir pas eu connaissance d'une plainte pour le moment. Pour Philippe Mignonet, adjoint à la sécurité à la mairie de Calais, lors de la manifestation de samedi "la police municipale ne faisait en aucun cas du maintien de l'ordre car ce n'est effectivement pas dans ses prérogatives".
"Les policiers municipaux étaient présents (...) derrière le cordon de sécurité, au service du commissaire central, et des patrouilles ont été envoyées à plusieurs reprises à tel ou tel endroit faire des vérifications", a-t-il expliqué. "C'est bien la première fois que nos policiers sont mis en cause par un syndicat qui est censé les défendre", a-t-il ajouté.
Organisée à Calais à l'appel du mouvement islamophobe Pegida, la manifestation de samedi avait été interdite par les autorités et a été marquée par des échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants. Vingt personnes avaient été interpellées, parmi lesquelles le général Christian Piquemal.