Manifestation des policiers à Paris : une quinzaine de bus au départ des Hauts-de-France

Après le meurtre d'une agente administrative au commissariat de Rambouillet et celui d'un policier sur un point de deal à Avignon, quatre syndicats de police organisent un rassemblement mercredi 19 mai à Paris. Près d'un millier de policiers des Hauts-de-France prévoient de s'y rendre. 

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Rendez-vous est donné à 13 heures sur le quai d'Orsay, près de l'Assemblée nationale. Deux des quatre organisations syndicales à l'origine de la manifestation ont décidé de mettre à disposition des bus pour les policiers des Hauts-de-France qui souhaiteraient s'y rendre. L'Unité SGP Police-Fo a prévu neuf bus, et Alliance "six ou sept", qui traverseront une vingtaine de villes des cinq départements. Lille, Valenciennes, Roubaix, Amiens, Compiègne, Saint-Quentin, et d'autres encore... Les représentants locaux des syndicats estiment que cela représentera pas loin d'un millier de personnes, en tout cas plusieurs centaines. 

Les citoyens sont par ailleurs invités à rejoindre le rassemblement. "Il s'agit d'exprimer le soutien de la population à sa police républicaine", peut-on lire dans un tract diffusé par l'intersyndicale.

"Les outrages sont banalisés"

Au programme, un hommage à Eric Masson, policier tué à Avignon le 5 mai, et Stéphanie Montfermé, agente administrative tuée le 23 avril au commissariat de Rambouillet. Mais aussi des une liste de revendications, avec en tête, la volonté des syndicats de police de voir instaurer une peine minimale pour les agressions et crimes commis envers des membres des forces de l'ordre.

François Balesdent, secrétaire départemental Alliance Police Nationale dans la Somme, évoque notamment l'exemple de l'affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon. "Sur les treize accusés, seulement huit ont été condamnés en première instance, puis finalement seulement trois en appel, rappelle-t-il. Même les outrages sont banalisés, s'ils étaient réellement sanctionnés, il y aurait peut-être une prise de conscience et il y en aurait peut-être moins."

Pour bien comprendre, il faut regarder ce que prévoit aujourd'hui la loi. En cas d'agression ou de meurtre, la profession de la victime peut constituer une circonstance aggravante, notamment lors qu'il s'agit d'un policier ou d'un gendarme. La circonstance aggravante, c'est une situation particulière qui rend la commission des faits encore plus grave. Si elle est retenue, la peine prononcée peut donc être alourdie. Mais il n'existe pas à l'heure actuelle de peine minimale automatiquement liée à la profession de la victime.

Un dialogue déjà entamé avec l'exécutif

C'est donc ce que réclament les syndicats de police. Reçus le 10 mai à Matignon, ils avaient exposés leurs revendications à Jean Castex, qui s'était alors engagé à réduire au maximum les possibilité de réduction de peines pour les personnes condamnées pour des crimes et délits envers les forces de l'ordre. Il a également promis la mise en place d'une "réponse pénale immédiate et effective" et la création de délits spécifiques, concernant les violences contre les forces de l'ordre. Mais l'instauration de cette fameuse peine minimale n'avait en revanche pas été retenue par le Premier ministre.

Ils réclamaient également la mise en place d'un "observatoire de la réponse pénale, pour assurer un suivi de l'exécution des peines, et s'assurer que les personnes condamnées ne se retrouvent pas dans la nature avant la fin de leur peine", explique François Balesdent. Une institution similaire existait déjà depuis 2004, avant d'être dissoute fin 2020.

Après le meurtre d'Avignon, Jean Castex a annoncé la création d'un nouvel observatoire d'ici le mois de juillet prochain. Enfin, ils demandent une simplification des procédures. "Depuis quelques années, les procédures se sont alourdies, avec beaucoup de papiers à remplir, mais le policier n'a que 2 bras, donc quand il y a 200 dossiers par fonctionnaire comme c'est le cas d'en certains services, ça ne peut pas aller vite", déplore le représentant syndical.

Les organisateurs refusent toute récupération politique

Plusieurs figures politiques sont attendues au rassemblement, dont le ministre de l'Intérieur lui-même. "On ne peut pas lui enlever, Gérald Darmanin est très présents à nos côtés", assure François Balesdent. Mais il insiste sur le fait que quels que soit les élus ou représentants politiques présents, aucun des organisateurs ne souhaite voir le mouvement récupéré par la classe politique, surtout à l'aube des élections départementales, régionales et présidentielle.

Dans un communiqué, l'intersyndicale a d'ailleurs précisé : "Chacun est libre d'y participer, mais nul ne confisquera la parole des policiers ni des citoyens. Nous rappelons qu'aucun responsable politique ne pourra accéder à la tribune ni s'y exprimer".

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