Depuis un an, un couple de Marchiennois se bat pour récupérer un camping-car saisi par les autorités allemandes. En cause : il est inscrit sur le fichier des véhicules volés.
Trois années de suite à bord de leur camping-car, Raphael et Solène Charlet ont traversé l’Europe pour se rendre en vacances en Grèce. Mais en mai 2017, à la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche, ils apprennent que leur véhicule avait été déclaré pour vol.
"On se demandait si c’était pas une erreur à la base. Ils nous ont demandé de les suivre au poste et j’ai été placé en garde à vue. Ils m’ont informé que j’étais mis en examen et puis qu’ils conservaient le camping-car" affirme Raphael Charlet.
Le couple résidant à Marchiennes avait acheté le camping-car sur internet en 2012. Cinq mois plus tôt, une première plainte avait été déposée pour vol en Italie. Aujourd’hui, le véhicule est toujours inscrit sur le fichier européen des véhicules volés, il ne peut donc pas être déplacé lors de leurs vacances.
La préfecture de Haute-Savoie, où le véhicule a été acheté, avait pourtant livré sans difficulté tous les papiers. "On aurait jamais dû pouvoir l’acheter, et on aurait jamais dû recevoir les papiers."
Un coût important pour la famille
Le camping-car acheté pour 25.000€ regroupait toutes les économies du couple. Si les poursuites contre la famille Charlet ont été abandonnées en Allemagne, le rapatriement du véhicule reste compromis. Le ramener en France coûterait près de 4000 euros selon les propriétaires.
"Le camping-car n'est pas entretenu depuis un an et son contrôle technique n'est plus à jour. L'Allemagne ne considère plus le véhicule volé, mais la France si." Raphael Charlet a contacté les gendarmes pour obtenir une dérogation de conduite sur le territoire, mais elle a été refusée. "Les gendarmes m'ont averti mot pour mot que "ce sera à vos risques et périls" si je prends la route avec".
Une situation au point mort
Le couple a porté plainte à deux reprises, contre la personne à l'origine du recel mais aussi contre l'administration française. Les Marchiennois reprochent à l'Etat d'avoir transmis des papiers non conformes, sans avoir vérifié l'historique du véhicule. "Nos deux plaintes ont été regroupées et classées sans suite, en justifiant que ça ne dépendait pas de la justice pénale." En appel, c'est cette fois pour "prescription" que leurs accusations sont déboutées. "On était censé déposer plainte dans les trois ans après l'achat du camping-car. Comment on aurait pu sans être au courant ?"
Face au manque d'interlocuteur en France, Raphael et Solène Charlet se sentent délaissés par les autorités et en manque de conseils. "On est pris pour des criminels dans un premier temps" confesse Solène Charlet. Pour l'heure, le couple n'a obtenu aucune réponse aux multiples courriers transmis aux institutions.