Martine Aubry, maire (PS) de Lille, a déclaré jeudi n'avoir "pas envie que la gauche perde" la prochaine élection présidentielle, sans toutefois livrer la moindre indication sur le candidat de gauche qu'elle soutiendra à la primaire.
"Pendant cinq ans, quand j'avais vraiment des désaccords, je les ai dits. Aujourd'hui, quand j'entends la droite, je n'ai pas envie que la gauche perde. Je sais que ce sera très dur. Mais je ne peux pas me résoudre à ce que mon pays peu à peu dérive vers les idées qui sont celles du Front national", a affirmé l'ex-première secrétaire du PS.
"Jusqu'au bout, je soutiendrai ceux qui sont à gauche, et pas ceux qui font semblant de l'être", a-t-elle ajouté. Elle n'a pas précisé qui elle désignait ainsi, mais elle avait auparavant éreinté à nouveau Emmanuel Macron, dont elle n'a "jamais pensé qu'il était de gauche".
Accord avec le président ?
"Quand on voit ce qu'est la droite aujourd'hui, où elle s'asseoit sur les valeurs républicaines comme elle le fait, je me dis (...) qu'on doit avoir un rebond à gauche et redonner du sens à la politique". Interrogé sur un éventuel soutien à François Hollande, Martine Aubry a répondu : "j'attends de voir ce qu'il proposera aux Français, il n'y a pas d'exception pour le président de la République. Les Français attendent qu'on leur dise où on va".Elle s'est gaussée des commentaires de presse selon lesquels elle aurait conclu un accord avec le président sortant en vue de sa réélection. "C'est mal me connaître de penser qu'on puisse faire un deal comme celui-là !", a-t-elle lancé. Quant à ceux qui affirment qu'elle a fait "un premier pas vers François Hollande", à Lomme en septembre, "où est-ce qu'on a inventé ça !?"