Le comédien Michel Galabru est décédé lundi matin à Paris "dans son sommeil", à l'âge de 93 ans, a annoncé sa famille.
L'acteur, né le 27 octobre 1922 à Safi au Maroc, est décédé à 05H30. Il était l'un des acteurs français de théâtre et de cinéma les plus populaires.
Il avait mis sa faconde au service de nombreuses oeuvres de répertoire et de boulevard, ou de films comme "Le juge et l'assassin" de Bertrand Tavernier, qui lui avait valu un César du meilleur acteur.
Ces dernières années, Michel Galabru avait marqué les esprits dans le Nord Pas-de-Calais, dans une scène mythique de "Bienvenue chez les Ch'tis" réalisé par Dany Boon (2008), avec cette fameuse réplique lancée à Kad Merad, "C'est le Noooooord".
Cachet doublé pour jouer cette scène
Cette réplique culte, M. Galabru a bien failli ne jamais la jouer. Dans une interview accordée en octobre 2015 au Figaro, l'acteur expliquait à propos de cette scène : "On m'avait demandé si je voulais tourner un jour. J'avais refusé. J'ai dit à Dany Boon que «jouer une journée ne m'intéressait pas». On m'a à nouveau téléphoné. Boon a insisté et a doublé mon cachet. On m'a donné un bon salaire, très intéressant et ils m'ont trouvé cette réplique à la con" !
La grande carrière de Michel Galabru au théâtre et au cinéma
Michel Galabru était encore sur scène très récemment. Toutefois, en novembre dernier, en raison d'une grande fatigue, il avait dû annuler les représentations de deux pièces, où il tenait l'affiche.Deux décès de proches l'avaient beaucoup atteint : en octobre 2014, il avait perdu son frère Marc, comédien et écrivain, et en août dernier, son épouse Claude était décédée des suites de la maladie de Parkinson.
Fils d'un professeur à l'École des Ponts et Chaussées, né le 27 octobre 1922 à Safi (Maroc), Michel Galabru, baccalauréat en poche, s'inscrit au Conservatoire national d'art dramatique de Paris. Il en ressortira avec deux premiers prix.
Pensionnaire à la Comédie-Française en 1950, Michel Galabru y joue les classiques -Molière, Marivaux, Feydeau, Courteline- avant de quitter cette institution en 1958.
Il triomphe alors dans des oeuvres du répertoire et surtout du théâtre de boulevard. Parmi ses principaux succès, on peut citer "La claque" (André Roussin), "L'entourloupe" et "Monsieur Amédée" (Alain Reynaud-Fourton)", mais aussi "La femme du boulanger" (Marcel Pagnol), "Don Juan" ou "Le bourgeois gentilhomme" (Molière).
En 2008, il obtient à 85 ans le premier Molière de sa carrière pour son rôle dans "Les chaussettes opus 124", où il interprète avec génie un vieil acteur cabot qui tente un come-back.
Parallèlement, il mène une carrière au cinéma, à partir de 1951. Il fait ses débuts dans "Ma femme, ma vache et moi" (Jean-Devaivre). Son interprétation de l'adjudant Gerber dans la série des "Gendarmes" le fait connaître à partir de 1964 d'un très large public.
Il tourne avec Georges Lautner, Michel Audiard, Claude Zidi, Pierre Tchernia. Acteur prolifique, Michel Galabru joue dans quelque 200 films, dont beaucoup de nanards, mais aussi des films plus ambitieux, où il est dirigé par Jean-Pierre Mocky, Luigi Commencini, Bertrand Blier ou Costa-Gavras.
Marié à deux reprises et père de trois enfants, Michel Galabru avait publié en 1996 un livre de souvenirs, "Je l'ai perdue au 18".