La Protection judiciaire de la jeunesse recherche des familles d'acccueil pour de jeunes délinquants.
Accueillir un jeune délinquant chez soi. Pour l'aider au quotidien, lui donner une chance et le droit à un nouveau départ. Objectif : éviter la récidive. Les familles d'accueil sont un des maillons essentiels de la justice autour des mineurs.
"On n'a pas à les juger. On les aide, c'est tout. On avance un peu avec eux", confie Marie Ducros, qui accueille en ce moment Adam, 16 ans. Cet adolescent de 16 ans est en pleine procédure pénale. Il a déjà connu plusieurs démêlés judicaires. A Rodelinghem (Pas-de-Calais), il vit presque comme en famille. "Il s'est bien intégré. Il est très facile à vivre. c'est pas toujours comme ça", tient à préciser la mère de famille.
"Ils nous apprennent surtout le vivre au quotidien, comment se débrouiller. Parfois, j'aide Marie à faire à manger", explique l'adolescent.
L'insertion des mineurs délinquants est une priorité de la justice française. Pour accompagner les jeunes ayant commis une infraction, la PJJ dispose de plusieurs moyens : les foyers collectifs classiques (dans 47% des cas), les centres éducatifs fermés (20%), les centres éducatifs renforcés (11%) et les Unités Éducatives d'Hébergement Diversifié (22%).
Recherche familles d'accueil
La Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) lance aujourd'hui un appel. Elle recherche des familles d'accueil. Peu osent franchir le pas : "Les familles d’accueil permettent aux jeunes de prendre de la distance et de reprendre certaines habitudes de vie", explique la PJJ dans un communiqué. "Les jeunes accueillis ont avant tout besoin de personnes solides et disponibles, en mesure de comprendre leur situation et de s’y adapter, tout en leur offrant un cadre rassurant."
Les familles d'accueil choisissent combien de temps elles souhaitent accueillir le jeune : en semaine, le week-end ou seulement pendant les vacances scolaires. Elles reçoivent une indemnité journalière de 36€ pour la nourriture et l'hébergement, toutes les autres dépenses (vêtements, transport, soins...) sont prises en charge par la PJJ. Tout le monde peut accueillir un jeune, quelle que soit sa situation maritale ou son lieu de résidence. Les deux seules conditions sont d'avoir un casier judiciaire vierge et une chambre pour l'adolescent, pour lui laisser un espace privé.
"Ils suivent leur chemin. Nous, on est là qu'un petit bout de temps dans leur vie", explique Marie Ducros. Avec Adam, le résultat semble déjà positif. Il souhaite désormais s'orienter professionnellement dans l'accompagnement des séniors : "Je n'aurais jamais pensé faire ça. En fait, je trouve ça bien de travailler avec les personnes âgées. Leur faire plaisir. Se sentir utile..."
Les personnes qui souhaitent devenir famille d'accueil doivent se rapprocher de l'établissement de la PJJ le plus proche de chez eux.
La France compte environ 500 familles d'accueil pour jeunes délinquants.