La confrontation Montpellier-Lille qui s'annonce mardi soir est aussi celle de deux entraîneurs qui ont réussi à relancer leur club avec succès.
Discrétion et pragmatisme pour l'un, intransigeance et état d'esprit pour l'autre: Michel Der Zakarian et Christophe Galtier ont amorcé le renouveau du MHSC et du LOSC, improbables membres du top 4 qui se retrouvent pour un inattendu sommet de Ligue 1, mardi (21h00) à la Mosson pour la 16e journée."Galette", l'intransigeant
Arrivé à Lille fin 2017 pour redresser une équipe nordiste en plein marasme après le passage raté de l'Argentin Marcelo Bielsa, Christophe Galtier (52 ans) a petit à petit imposé sa patte chez les Dogues.Les six premiers mois ont été compliqués, entre manque de réussite et manque d'implication de certains joueurs, mais le LOSC a arraché le maintien à l'avant-dernière journée.
"C'était une situation d'urgence, on était dans la réaction, pas l'action ou l'anticipation. Mon président m'a conforté sur l'envie de continuer car il y allait avoir des changements", a expliqué Galtier. En effet, le LOSC a fait le ménage cet été avec une quinzaine de changements dans son groupe. Le mercato a permis de rééquilibrer l'équipe et notamment d'amener l'expérience qui manquait cruellement l'an passé.
La force du LOSC de Galtier cette saison, c'est la solidité retrouvée de la défense qui constitue une rampe de lancement idéale pour déstabiliser ses adversaires dans la transition avec ses attaquants rapides, la fameuse "Bip Bip" (Bamba-Ikoné-Pépé). "Pour bien attaquer, il faut d'abord bien défendre" insiste l'entraîneur.
Mais le principal changement, c'est dans les têtes que "Galette" l'a imposé : dès la préparation, il a insufflé un état d'esprit nouveau à ses joueurs et a d'emblée prévenu que tout manquement aux fondamentaux entraînerait une exclusion du groupe. "Je n'ai rien changé dans mon management. Le fait d'avoir vécu une période très difficile m'a incité à n'accepter aucun état d'âme dès la reprise. Il faut que l'équipe passe avant toute considération."
Et sa méthode fonctionne cette saison puisque les éclats de rire sont revenus à l'entraînement. Et les bons résultats ont suivi. Les joueurs prennent du plaisir, mais sans oublier de faire preuve de concentration et rigueur quand il faut travailler. "Je suis le garant de cet état d'esprit et je ne lâcherai pas un millimètre sur ce que doit être le joueur vis-à-vis du groupe, de l'équipe, de sa tâche lors des matches."
"Der Zak", travailleur forcené
À Montpellier, "Der Zak" est le véritable successeur de René Girard, artisan du titre et de la plus faste période de Montpellier (2009-2013). Le technicien, âgé de 55 ans, a restauré une stabilité et une autorité au MHSC.Discret dans les médias, l'homme de terrain, avec son air faussement austère, n'enfreint jamais les limites de son rôle..
Au-delà de son caractère, ce travailleur forcené affiche la compétence d'un entraîneur au style pragmatique. Ancien défenseur central, il a colmaté une défense qui prenait l'eau de toute part lors de sa première saison, avant d'équilibrer son équipe autour d'un recrutement offensif réussi.
Souvent critiqué pour son style défensif, Der Zakarian prouve cette saison que son équipe peut aussi bien jouer et marquer beaucoup.