Des marins de la Scop SeaFrance ont été reçus à Amiens par l'AGS pour réclamer le paiement de leurs salaires de juillet.
Une délégation d'une centaine de marins de la Scop SeaFrance en liquidation judiciaire a été reçue ce vendredi après-midi à Amiens dans les locaux de l'AGS (le régime de garantie des salaires), pour réclamer le paiement de leurs salaires de juillet. Un important dispositif policier a été déployé dans le centre de la ville pour leur venue. Ils ont quitté la ville en fin d'après-midi.
5 à 6 millions d'euros à verser au total
Lors de cette assemblée, l'avocate des marins, Virginie Quenez, avait dénoncé l'attitude "scandaleuse" des AGS : "elles disent que ces paiements n'ont pas à être effectués car elles considèrent qu'il y a transfert de contrats de travail et qu'il est du devoir des repreneurs (DFDS et Eurotunnel) de le faire"."C'est une situation inédite et surtout scandaleuse pour ces salariés qui sont dans la galère depuis 6 ans, qui ont monté une société qui marche et qui par la faute d'un seul homme (sous-entendu Jacques Gounon, le patron d'Eurotunnel, ndlr) revend ses bateaux à une autre entité sans raison", a-t-elle ajouté.
Selon les marins, la somme totale des salaires et des indemnités sociales à verser par les AGS atteindrait "5 à 6 millions d'euros".
Eric Vercoutre signera le nouveau protocole si les AGS paient
"Si les AGS paient, je prendrai la décision de signer le nouveau protocole étant donné qu'il sauve 407 CDI", a annoncé Eric Vercoutre, secrétaire général du syndicat maritime Nord, ultramajoritaire, lors de cette assemblée, assurant aussi que son syndicat déciderait dans le même temps de "libérer" les deux ferries qu'il occupe.Ce lundi, les différents acteurs du dossier Myferrylink ont signé un nouveau protocole d'accord prévoyant la reprise de 407 des 487 salariés de la Scop Seafrance, contre 392 dans le protocole précédent. La compagnie danoise DFDS devrait en effet reprendre 202 des 487 salariés de la Scop, et Eurotunnel 155 autres salariés (dont 130 pour le "Nord Pas-de-Calais", navire dédié au fret et 25 pour d'autres affectations). Jusqu'à 50 autres devraient également être embauchés par une entreprise de sécurité sous-traitante d'Eurotunnel.
Le protocole doit faire l'objet de nouvelles négociations lundi à Paris, sous l'égide du secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies.