Au 1er mars, 50% des nappes phréatiques affichait un niveau modérément bas, à très bas. En ce moment, le bureau de recherches géologiques et minières tire les conclusions définitives pour la saison hivernale. Les stocks en eau sont insuffisants, y compris en Picardie.
Manquera-t-on d'eau cet été ? Cela risque effectivement d'être le cas. Le Bureau de recherches géologiques et minières vient de terminer les analyses pour l'hiver 2018/2019. Son rôle ? Suivre, en temps réel, l'évolution des niveaux des nappes phréatiques. Résultat : les préfectures de la région devraient imposer des restrictions aux habitants pendant la période estivale, faute de ressources suffisantes dans les nappes phréatiques. "Globalement, les niveaux sont inférieurs par rapport à la moyenne", explique Marc Parmentier, hydrogéologue.Préoccupant mais habituel
Concrétement, la période de "recharge", de mi-novembre à début avril, vient de s'achever. Là où les nappes phréatiques sont censées stocker de l'eau pour le reste de l'année, elles n'en ont en fait pas réupéré assez. "Il nous manque 20 à 30% de la recharge par rapport à la moyenne", explique l'hydrogéologue. Et cela s'avère problématique au moment où débute la période de la "vidange", celle où les sols sont très sollicités et se vident de leurs ressources. Un niveau bas dès le début du printemps, ce n'est pas inhabituel pourtant. "C'est la troisième année, détaille le spécialiste. En 2016/2017, les recharges étaient quasi inexistantes ; l'année suivante, ce n'était pas énorme non plus. On aborde l'année avec des problèmes équivalents." Résultat ? "Il risque d'y avoir sécheresse des nappes."Pour rappel :
Conclusion : "On ne pourra pas satisfaire tous les besoins en eau [consommation ou irrigation], l'alimentation sera favorisée." Seront donc limités les usages agricoles, industriels ou encore les besoin en eau des collectivités, ou des particuliers possédant des piscines.
Parmi les zones concernées, la Bresle et le secteur de la Maye dans la Somme, et la nappe de la Craie.
A l'horizon 2025-2045, le Bureau de recherches géologiques et minières prévoit une baisse de 10 à 25% de l’alimentation des nappes phréatiques en France.