Des parents d’élèves se sont mobilisés ce lundi 4 juillet pour contester la fermeture d’une classe sur les trois que compte l’école, prévue à la rentrée prochaine.
Ce matin, une cinquantaine de parents d’élèves, accompagnés de leurs enfants, ont pris un petit-déjeuner devant l’école primaire du Tilleul, à Lynde (Nord). Non pas en guise d’activité, mais pour contester la fermeture, à la rentrée 2022-2023, d’une des trois classes de l’école. “Nous avons décidé de ne pas mettre nos enfants à l’école pour contester la décision académique”, indique Cédric Bouteca, président de l’Association des Parents d’Elèves (APE), entre deux jeux pour occuper les enfants durant cette journée de mobilisation.
Comme 11 écoles du département du Nord, l’école de Lynde est menacée par la fermeture d’une classe, et donc par la suppression d’un poste d’enseignant. Malgré un recomptage exceptionnel la semaine passée, la décision de fermeture demeure. Les neuf niveaux seront donc en septembre divisés en deux classes : d’un côté les maternelles et les CP, de l’autre, les CE1, CE2, CM1 et CM2. Une configuration qui risque, selon Cédric Bouteca, de “compromettre le bon déroulement de tout l’enseignement”, explique-t-il avant d’ajouter : “Les différents niveaux n’ont pas les mêmes besoins et les mêmes attentes”, précise-t-il.
De moins en moins d’effectifs ?
La crainte réside surtout dans “l’effet boule de neige” sur l’attractivité de l’école, avec des parents frileux à l’idée de mettre leur enfant dans une classe à plusieurs niveaux. Et, à terme, le risque de fermeture. “Nous avons investi financièrement dans une nouvelle aire de jeux et des tablettes, tout ça pour avoir l’impression d’être pénalisé”, confie Jean-Michel Plaetevoet, maire de ce village rural de 780 habitants dans lequel la fermeture d’une classe viendrait “casser la dynamique”.
Du côté de l’Education nationale (EN), la fermeture se justifie par la baisse régulière d’effectif depuis 2019, ainsi que par la situation sociale de l’école, au-dessus de la moyenne du Nord, comme l’explique Jean-Yves Bessol, directeur académique des services de l’EN du département. Mais il l’assure : “Il n’a jamais été question de fermer l’école. Si demain il y a une poussée d’effectif, je remettrai la troisième classe. Et le jour de la rentrée, nous irons compter, comme dans toutes les écoles”.
Le point de discorde porte justement sur le nombre d’enfants inscrits. Ils seront 51 élèves à la rentrée, dont quatre enfants de moins de trois ans, acceptés et comptés à l’école seulement sous certaines conditions. “Je me suis engagé à compter deux enfants de cet âge sur les quatre, à condition qu’ils soient habitants de la commune”, assure Jean-Yves Bessol, également inspecteur académique. Mais c’est là que la bât blesse, pour Cédric Bouteca, président de l’APE : “Nous demandons à ce que les quatre enfants de moins de trois ans soient comptés. Cela permettrait de ne pas fermer de classe et que le seuil de 24 élèves maximum par classe soit respecté et appliqué”, assène-t-il en faisant référence à l’objectif fixé par l’Education nationale depuis la rentrée 2020.