Après un accident de manège ayant blessé quatre enfants, la sous-préfecture de Douai et la mairie ont fermé l'ensemble des activités de manèges de la foire de l'ail fumé d'Arleux. Une mauvaise surprise, et un nouveau manque-à-gagner pour les forains.
Forain depuis six générations, Xavier Duhem assurait avec ses confrères une partie de l'animation à la foire à l'ail fumé d'Arleux. Mais ce samedi 4 septembre, à 20h15, la nacelle de l'un des manèges de la fête foraine s'est détachée, blessant légèrement quatre enfants.
Suite à l'incident et alors que l'enquête est en cours, le sous-préfet de Douai, Jacques Destouches, a demandé une fermeture de toutes les activités de manèges de la foire à l'ail. Le maire, Bruno Vandeville, a appliqué cette décision, mais se retrouve entre deux feux. "C'est un ordre de la sous-préfecture, mais je comprends que les forains soient un peu amers, ça peut paraître injuste..." tempère-t-il auprès de France 3.
Le maire est en effet responsable de l'application de la loi du 13 février 2008 relative à la sécurité des manèges, machines et installations pour fêtes foraines. Il doit ainsi consulter plusieurs documents pour s'assurer de la mise aux normes des attractions et "veiller à ce que les sites d'implantation des manèges ne présentent pas de risque pour la sécurité publique".
"Un peu amers", c'est un euphémisme efficace pour décrire les forains qui, à 15h30, s'étaient rassemblés en bas de la mairie sans amorcer de vrai blocage, attendant l'évolution de la situation. Ils s'attendaient à une procédure habituelle : fermeture et mise sous scellé du manège, propriétaire en garde-à-vue. Mais l'étendue de la fermeture à tous les forains présents est un choc.
Une après-midi de chaos à Arleux
"Cette décision est totalement arbitraire ! s'indigne Xavier Duhem. On se dit que le sous-préfet veut juste se faire connaître avec cette histoire ! On a décidé d'ouvrir nos manèges, malgré l'arrêté municipal. De là, les gendarmes se sont postés aux caisses pour empêcher les clients de rentrer. On discute depuis ce matin avec monsieur le maire, ce sont des beaux discours politiques, et pendant ce temps-là, on est au pain sec ! Il suffirait qu'il ait un peu de courage."
Pour le maire Bruno Vandeville, ç'aura surtout été une après-midi de chaos administratif. Suite à l'arrêté, il attendait davantage de forces de l'ordre pour le faire appliquer, sans grand succès, et se disait dans l'appréhension de l'arrivée de forains d'autres villes venus en soutien. Un scénario qui a bien failli se réaliser, mais les exploitants ont finalement préféré l'apaisement, et sont repartis attendre près de leurs manèges.
A 16h45, Xavier Duhem disait pouvoir de nouveau accueillir les clients, presque en catimini. Le maire, lui, tenait prête la publication d'un nouvel arrêté pour autoriser la fête foraine. Sans doute inutile désormais, alors que la fin de la fête approche, et que les forces de l'ordre se sont relâchées.