Xavier Mirallés, 42 ans, travaillait dans la société de transport Slembrouck, à Fleurbaix. Il s'est suicidé jeudi dernier dans le bureau de son supérieur. Sa compagne explique qu'il lui a envoyé un mail avant de mourir où il met en cause sa hiérarchie et une dose de travail trop importante.
Le drame s'est déroulé dans la nuit de mercredi à jeudi, dans les locaux de l'entreprise de bus Slembrouck, à Fleurbaix. Cette nuit là, Xavier Mirallés, qui travaillait dans l'entreprise en tant que responsable d'exploitation, décide de mettre fin à ses jours, comme l'ont révélé nos confrères de la Voix du Nord. Son corps sera retrouvé dans le bureau de son supérieur direct.
Linda Leloir, sa compagne avec qui il travaillait, est effondrée. Contactée par téléphone, elle raconte, la voix tremblante, à quel point ce geste était imprévisible. "La veille, on a passé une journée classique avec les enfants. On est allés dîner chez mon frère, on a parlé de l'achat de notre maison, de notre futur mariage...", raconte Linda Lenoir.
Surcharge de travail
Sur la route du retour, Xavier Mirallés se renferme sur lui-même. "Dans la voiture, il m'a dit qu'il ne voulait pas retourner au travail. Je lui ai proposé de prendre quelques jours, d'autant qu'il lui restait des congés de l'an dernier. Il m'a répondu qu'il ne voulait pas me laisser seule", poursuit sa compagne.
Car depuis quelques mois, le couple souffre d'une surcharge de travail. Parfois, Xavier Mirallés fait le travail de Linda pour la soulager un peu. "Il encaissait sans rien dire, mais il ne savait pas dire non. Ils en ont beaucoup profité", souffle Linda Leloir. Elle explique que son compagnon était d'astreinte 7 jours sur 7, 24h/24.
Pour elle, c'est certain, c'est cette souffrance au travail, et un possible burn-out, qui a poussé Xavier Mirallés à commettre l'irréversible. "Il m'a envoyé un mail une demi-heure avant de mourir, et a envoyé une copie à deux de nos dirigeants. Dans ce mail, il explique qu'il n'en peut plus de la pression au boulot, qu'il n'en peut plus de faire le travail tout seul, tandis que d'autres ne font rien. Il pointe du doigt une personne en particulier", explique sa compagne.
Silence radio
Depuis la mort de Xavier Mirallés, Linda Leloir n'a pas eu de nouvelles de sa hiérarchie. "Ils ont voulu me voir le jour-même, mais les pompes funèbres arrivaient. Ils m'ont ensuite rappelé pour que j'y aille, mais je ne peux plus retourner là-bas. C'est trop dur", explique la jeune femme.
Aujourd'hui, elle tente comme elle peut de s'occuper de ses enfants. Xavier et elle avaient eu des enfants de précédents mariages et ont eu ensemble un petit garçon, âgé de 2 ans. Mais elle ne veut pas retourner à Slembrouck. "Je leur en veux, oui. On a toujours eu de bons rapports, je ne veux pas la guerre. Mais je ne peux pas ne rien faire", explique-t-elle.
Nous n'avons pas réussi à joindre la direction de l'entreprise.
Une cagnotte en ligne pour les obsèques
Pour aider Linda et ses enfants à financer les obsèques de Xavier, une cagnotte en ligne a été lancée. Vous pouvez envoyer vos dons sur ce site. Un peu plus de 3000 euros ont déjà été récoltés.La crémation aura lieu vendredi en fin de matinée.