La canicule qui s'abat cette semaine sur la France coïncide avec les épreuves écrites du baccalauréat. Dans ce contexte, les établissements aèrent les salles au maximum et proposent des bouteilles d'eau aux candidats. Mais les proviseurs s'inquiètent de l'épreuve de français prévue jeudi après-midi pendant le pic de chaleur.
"On essaie d'ouvrir les fenêtres dès 6h30, quand les agents arrivent pour profiter du frais, les stores restent fermés le plus longtemps possible avant les épreuves et on choisit plutôt les salles orientées au nord", explique Patrice Pertin, proviseur de la cité scolaire Delambre-Montaigne à Amiens, qui compte accueillir dans les meilleures conditions les 150 candidats qui plancheront cette semaine dans son établissement.
Des surveillants particulièrement vigilants cette année
"Nous leur distribuerons des bouteilles. Nous avons toujours un stock tout au long de l'année au cas où l'eau à la cantine ne serait plus potable", indique le proviseur.
Enfin, les deux infirmières du lycée et les surveillants de salles seront particulièrement vigilants à l'état de santé des élèves.
Qu'il fasse chaud en juin n'a rien d'exceptionnel. Mais les bulletins météo annonçant depuis quelques jours l'arrivée d'une vague de chaleur incitent à plus de prudence qu'à l'accoutumée : "nous avons décidé de modifier le choix des salles pour les épreuves du bac pro mercredi et du français jeudi", précise Patrice Pertin.
La génération 2004 maudite
Sur Twitter, des candidats ironisent sur la malédiction qui les frappent : nés pour la plupart en 2004, ils avaient subi un report des épreuves du brevet des collèges en raison de la canicule en 2019.
Les lycées rappellent les consignes de prudence
Le ministère de l'Éducation nationale a d'ailleurs mis en ligne des recommandations à tous les chefs d'établissement et aux candidats. Le communiqué rappelle également l'existence de la plateforme téléphonique Canicule info service, qui permet d’obtenir des conseils pour se protéger et protéger son entourage, en particulier les plus fragiles (0800 06 66 66).
Les établissements relaient ces avertissements : "nous enverrons des messages à nos élèves via Pronote [logiciel de gestion de vie scolaire, ndlr]", assure Thierry Debaecke, proviseur du lycée Ernest Couteaux à Saint-Amand-les-Eaux dans le Nord, "nous leur conseillons de porter des vêtements légers et leur rappelons qu'ils peuvent venir aux épreuves avec des bouteilles d'eau ou des brumisateurs".
Selon ces deux chefs d'établissement, la semaine devrait bien se passer. Toutefois, une inquiétude existe pour les élèves de première qui passeront jeudi l'épreuve écrite du bac de français de 14 heures à 18 heures.
L'épreuve de français au plus chaud de la journée
"Placer les épreuves le matin, c'est plus pertinent, mais nous n'avons pas la même pertinence que le ministère", confie Thierry Debaecke, par ailleurs secrétaire académique adjoint du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale qui ajoute que "le syndicat a alerté, mais les représentants n'ont pas été entendus".
À la chaleur, s'ajoute le temps de numérisation des copies : "si l'épreuve de français était programmée le matin, nous pourrions scanner l'après-midi. Comme nous nous refusons à numériser le soir, ce sera fait vendredi matin. Les copies ne seront pas disponibles pour les correcteurs avant la fin de matinée".
Dans les académies de Lille et d'Amiens, 64776 candidats sont concernés par les baccalauréats général, technologique et professionnel.