Une entreprise de Cambrai qui fabrique du linge de maison fait désormais des masques et des blouses pour les soigants. Avec les annonces du président hier soir, le port du masque pourrait devenir obligatoire pour tous, dans les transports en communs par exemple. Un marché à conquérir ?
D'ordinaire, ces ouvriers du textile travaillent le coton, la soie ou la laine. Aujourd'hui, ils ont reçu un tissu bien particulier. "C'est un support qui est déstiné à la stérilisation des différents centres hospitaliers, explique Raphaël Clochette, directeur général de Cardon Tradilinge. Au vu de l'urgence, en discutant, en apprenant à connaître le milieu médical, on s'est aperçus qu'avec notre matériel, on pouvait tout à fait leur fabriquer des masques et des surblouses de soin."
Quelques minutes plus tard, après être passé au laser ... "Voilà, nous avons 240 masques de coupés."
De nouvelles demandes de collectivités
Des commandes pour le moment exclusivement réservées aux hôpitaux. Avec les annonces du président de la République lundi soir, le port du masque risque d'être imposé à tous les citoyens dans certains lieux publics. Alors depuis ce matin, l'entreprise croule sous la demande.
Rien que depuis ce matin, l'entreprise a reçu 15 demandes de devis dont un tiers provient de collectivités, de type mairies. Pour Patrick Clochette, lui aussi directeur général de Cardon Tradilinge : "C'est un nouveau métier pr nous. La chance que l'on avait, d'avoir déjà l'habitude de réaliser différents types de produits, c'est ce qui nous a permis de répondre très rapidement à la demande et aux commandes."
A l'atelier, c'est aussi un nouveau métier pour ces couturières. 10.000 masques sont confectionnés chaque jour. Ici tout le monde espère qu'après le déconfinement, on se souviendra de leur efforts.
Le made in France a vraiment une raison d'être.
"On est très heureux et fiers de montrer aux gens qu'en France on fait encore de belles choses, se réjouit Raphaël Clochette, et que le made in France a vraiment une raison d'être. On souhaite qu'on ne nous oublie pas, que le gouvernement se dira qu'en France, on sait faire des choses, et qu'il faut absolument les garder en France."
En attendant, le gouvernement attend d'ici la fin du mois de juin la livraison chinoise de 2 milliards de masques.