Attentat avorté de Villejuif : le tueur présumé de la Nordiste Aurélie Châtelain renvoyé aux assises

Il est accusé d'avoir voulu commettre un massacre dans une église de Villejuif (Val-de-Marne) en avril 2015 et de s'être blessé en tuant Aurélie Châtelain, une jeune Nordiste de 32 ans : Sid Ahmed Ghlam, qui conteste ce meurtre, comparaîtra aux assises d'ici fin 2020.  
 

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Quatre ans et demi après cet attentat avorté, les juges d'instruction antiterroristes ont renvoyé Sid Ahmed Ghlam, aujourd'hui âgé de 28 ans et détenu à l'isolement à Strasbourg, notamment pour "assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Selon l'ordonnance de renvoi rendue mardi, neuf autres protagonistes, dont les deux commanditaires du groupe Etat islamique (EI), présumés morts, seront aussi jugés lors de ce procès qui devrait se tenir en 2020.

Sid Ahmed Ghlam, un étudiant algérien fiché S pour radicalisation islamiste, avait lui-même appelé les secours après s'être tiré une balle dans la jambe le 19 avril 2015. Alertés, les policiers avaient découvert dans sa voiture et sa chambre du XIIIarrondissement de Paris quatre kalachnikovs, deux armes de poing, des gilets pare-balles et une lettre d'allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l'EI - mort dans un assaut en Syrie en octobre 2019.
 

Sid Ahmed Ghlam. © OFF / AFP

L'analyse de son ordinateur a révélé qu'il projetait d'attaquer ce jour-là une église de Villejuif, près de Paris, à l'heure de la messe dominicale. Il est soupçonné d'avoir tué sur son passage une professeure de fitness, Aurélie Châtelain après une rencontre imprévue sur un parking qui aurait contrecarré ses plans. Sid Ahmed Ghlam assure que la jeune femme, originaire de Caudry (Nord), a été tuée accidentellement par un mystérieux complice dont il est le seul à évoquer l'existence.
 
Il affirme aussi s'être volontairement ravisé et mutilé pour empêcher l'attentat.


"Périple meurtrier"


Mais pour le parquet antiterroriste, cet assassinat "ne trouve sa logique que s'il s'inscrit dans le cadre de son périple meurtrier". "L'ensemble des éléments recueillis démontrent qu'il n'avait en rien renoncé à ses projets mortifères, seule sa blessure accidentelle l'ayant empêché de les mener à bien", estime le parquet.

Pour Antoine Casubolo Ferro, avocat des proches de la jeune femme, la famille "attend le procès avec impatience". "Ce sera une nouvelle page douloureuse mais il faut en passer par là", a-t-il assuré. "Nous établirons que M. Sid Ahmed Ghlam n'est pas à l'origine de la mort de Mme Aurélie Châtelain et qu'il a tout fait pour éviter un massacre", ont réagi de leur côté ses avocats, Gilles-Jean et Jean-Hubert Portejoie.

Au cours de l'enquête, Ghlam, qui avait effectué deux voyages en Turquie, non loin de la frontière syrienne, a reconnu avoir été téléguidé par l'EI : les policiers avaient rapidement décrypté ses échanges avec deux donneurs d'ordre de l'EI, "Abou Moutana" et "Amirouche", qui lui donnaient pour instruction de trouver "une bonne église avec du monde".
 
Les enquêteurs pensent que derrière ces noms se cachent deux vétérans du jihad, visés depuis deux ans par des mandats d'arrêt : Abdelnasser Benyoucef, entraîné par Al-Qaïda en Afghanistan et lié au Groupe islamiste des combattants marocains (GICM), et Samir Nouad, considéré comme l'un des donneurs d'ordre d'Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.

Les magistrats instructeurs ont décidé de renvoyer aux assises ces deux hommes, même s'ils sont présumés morts en zone irako-syrienne, pour "complicité d'assassinat et de tentative d'assassinat" par instructions. Deux autres suspects, également accusé de complicités, comparaîtront dans le box aux côtés de Sid Ahmed Ghlam : Rabah B., 39 ans, et Farid B., 43 ans. Ecroués en France, ils sont accusés d'avoir organisé pour Ghlam la fourniture de ses armes, des gilets pare-balles et d'une Renault Mégane volée.

Le premier, désigné par le parquet comme "la clé de voûte" d'un "réseau logistique mis en place de longue date sur le territoire" français et "activé depuis la Syrie", était en contact direct avec l'un des deux commanditaires, son cousin issu de germain. Enfin, deux protagonistes ne seront jugés que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", un uniquement pour "association de malfaiteurs", et deux autres pour "infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste".
 
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