Une affaire de famille...et de marionnettes. Celle du théâtre Mariska, à Cysoing dans le Nord, où la passion se transmet de génération en génération. 40 ans après leurs parents, Guillaume et Nicolas assurent la relève.
Au théâtre Mariska, à Cysoing près de Lille, la famille Bouclet crée des marionnettes et les fait vivre à travers des spectacles depuis plus de 40 ans. Leur entreprise est avant tout l'histoire de deux passionnés du spectacle vivant, qui s'apprêtent à passer le flambeau à leurs deux fils.
"La transmission de tout le travail de ces dernières années, c'est une richesse pour nous, et un encouragement à poursuivre", déclare Isabelle Boulet à propos de la reprise du théâtre par ses enfants. Mariska a levé le rideau en 1984, et est depuis devenu une véritable société, avec une vingtaine d'employés, quatre salles à gérer...
Une responsabilité qui ne s'est pas tout de suite imposée aux deux fils. "C'est une passion qui n'était pas forcément la nôtre", confesse Guillaume Bouclet. "Mais le fait d'y revenir en tant qu'adulte fait que l'on s'approprie plus d'aspects de la marionnette" explique-t-il.
Malgré les années, les mascottes du théâtre Mariska, comme celle de Petit Jean, continuent d'enchanter les foules et de déclencher les rires des enfants. Et pour cause, elles font presque partie de la famille, elles aussi.
En coulisses, l'exigence du savoir-faire
Le secret de la réussite du théâtre Mariska se trouve dans l'atelier familial, où Isabelle et Jean donnent vie aux marionnettes, les réparent… "Il faut les respecter", insiste le père, qui affirme souvent mettre en garde les plus jeunes artistes. "Je leur dis : « si vous n'en prenez pas soin, elles vous le feront payer sur scène ». Encore plus pour nous qui manipulons des marionnettes à fils !"
Chaque détail est pensé avec attention, méticuleusement étudié ou ajusté pour véritablement donner vie aux pantins.
"On n'aurait pas imaginé que ça dure aussi longtemps"
Isabelle Bouclet, créatrice du théâtre Mariska
La genèse du petit théâtre, c'est le lien qui unit le couple de créateurs. "On n'aurait pas imaginé que ça durerait aussi longtemps, ni qu'on aurait monté autant de spectacles ensemble", souffle Isabelle Bouclet. "Jean, c'est mon compagnon à la vie, mais au théâtre aussi. C'est ma moitié", déclare la marionnettiste.
"On se bat pour que cet art se perpétue"
À l’heure où l'omniprésence des écrans cristallise parfois les inquiétudes des acteurs du spectacle vivant, chez son jeune public, la magie des marionnettes fait encore son petit effet.
"Le castelet devient comme un écran interactif, on essaye de parler avec le public", explique le fils, Nicolas. "Ce n'est pas démodé... en tout cas, on se bat pour que cet art se perpétue !", déclare-t-il.
Avec 1400 spectacles par an, le théâtre Mariska a encore de belles représentations devant lui. La passion ne s'essouffle pas, devenant même un exemple de transmission.
Reportage réalisé par Matthieu Rappez et Jean-Marc Vasco.