Ils sont de plus en plus nombreux à scolariser leurs enfant en Belgique, pour des raisons linguistiques, de classes moins chargées ou de réussite. Nous avons suivi deux familles de Nordistes qui ont pris cette décision.
Passer du français au néérlandais est presque devenu une habitude dans cette famille. Tous les jours, la même routine : préparation des sacs et révision de dernière minute.
Chaque matin, Corinne franchit la frontière pour déposer ses enfants, scolarisés en Belgique. 5 km pour rejoindre l'école d'Abbeel; un choix que la jeune Berthenoise ne regrette pas.
"Ma plus grande était très réservée et quand je l'ai mise une journée à l'essai en France, ils étaient 30 donc elle était vraiment sur le côté", explique Corinne Sohier. "Donc je suis venue ici voir comment ça se passait. Et j'ai trouvé le concept pas mal, le fait qu'elle serait vite bilingue. En la laissant une journée, comme ils étaient 10 par classe, elle s'est très vite intégrée."
Un élève sur cinq
Dans cette école, 1 enfant sur 5 est français. En Flandre belge, ils seraient près de 10%. Pas surprenant donc de croiser des parents frontaliers.
Philippe vient d'un peu plus loin : 30 minutes de route quotidienne pour déposer son fils. Mais pour lui c'est un choix mûrement réfléchi : un investissement sur l'avenir... "En Flandre belge il y a très peu de chômage et des enfants véritablement bilingues", explique ce père de famille. "L'enjeu c'est d'atteindre le véritable bilinguisme. Le chômage sera un souci en moins."
Ici la scolarité est complètement gratuite, avec des classes aux effectifs réduits. Un système éducatif qui séduit de nombreux Français, même si pour eux aucun traitement de faveur n'est instauré. "Je ne donne pas d'exercices en français, je parle en néerlandais, on fait des exercices en néerlandais et ça va bien", témoigne Céline Overbergh, professeure des écoles.
Si ces enfants sont souvent scolarisés en Belgique à partir de la maternelle ou la primaire, près de la moitié termine pourtant sa scolarité en France.