Coronavirus : le CHU de Lille défend ses masques en tissu Garridou que la CGT estime "dangereux à porter"

Dans un communiqué diffusé jeudi, le CHU de Lille indique que ses masques en tissu Garridou, bien que "moins respirant qu'un masque en papier", offrent "un très haut niveau de protection". La CGT les estime "dangereux à porter" à la suite de tests effectués par la Direction générale de l'armement.

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Mardi, chez nos confrères de La Voix du Nord, Frédéric Herrewyn, délégué CGT au CHU de Lille, jetait un pavé dans la mare au sujet du masque en tissu Garridou lancé par l'établissement en collaboration avec l'entreprise textile Lemahieu et le collectif Le Souffle du Nord. "Il est dangereux à porter car il n’est pas respirable", dénonçait le représentant syndical. "Comme il n’est pas respirable, ceux qui le portent doivent le toucher ou le repositionner, ce qui est dangereux. Des agents nous ont dit qu’ils étouffaient avec..."

Et Frédéric Herrewyn de renvoyer à "des analyses et tests effectués par l’IFTH (Institut français du textile et de l’habillement) sous autorité de la Direction générale de l’armement (DGA)", réclamant le retrait de ces masques en Garridou.


"Ce masque est protecteur", assure le CHU
 

Jeudi, la direction du CHU de Lille a répliqué dans un communiqué pour défendre ces masques textiles, lavables et réutilisables. "Aujourd’hui, plus d’un mois après la bataille, une organisation syndicale qui n’a fait aucune proposition pendant toute la crise, tente de mener une campagne isolée de dénigrement", répond-elle. "Preuves à l’appui, le CHU de Lille affirme sans équivoque que le masque Garridou répond à des exigences démontrées de filtration. Les tests réalisés dans ses laboratoires et confirmés, sur ce point, par ceux de la DGA, montrent une excellente barrière aux particules de 3µm, dans les deux sens, lui conférant un très haut niveau de protection. C’était le but poursuivi : ce masque est protecteur".
 
Le CHU de Lille reconnaît toutefois que le masque en tissu Garridou "est nettement moins respirant qu’un masque en papier". Mais "ce n’est pas une découverte, ce constat n’a jamais été caché", précise-t-il. "Le CHU a communiqué en toute transparence à chaque étape, relayant les résultats des tests, mettant à libre disposition son cahier des charges. Rappelons que ni la DGA ni l’IFTH ne délivrent d’homologation, seulement une mesure de conformité à leurs propres standards, définis plus récemment", poursuit le centre hospitalier.
 

L'établissement assure n'avoir "jamais été en rupture" de masques en papier, depuis le début de l'épidémie de coronavirus Covid-19, même si "la situation a été parfois tendue". Ces masques en textile devaient "répondre au souhait des personnels de disposer d’un masque hors des soins". Le CHU dit avoir "choisi un modèle dont la filtration est démontrée, quitte à être moins perméable, pour garantir une protection efficace".

"Prétendre que le masque tissu Garridou serait "dangereux" est faux et irresponsable : ce masque est efficace en filtration dans les deux sens
", insiste la direction dans son communiqué. "Mais il ne remplace pas les masques à usage unique, chirurgicaux ou FFP2, réservés aux soins".

"Le modèle continue d’être évalué et perfectionné grâce aux retours des utilisateurs", promet-elle. "L’identification d’autres assemblages de tissus, gardant la filtration en améliorant la perméabilité air, est menée en continu".
 

Des tests sur une tête de mannequin 


Sur son site internet, la Direction générale de l'armement confirme qu'elle "n’est pas compétente pour recommander l’utilisation des nouveaux masques" et dit intervenir "comme un maillon de la chaîne d’évaluation de la qualité et des performances des échantillons".

Pour mesurer l’efficacité de filtration de particules, chaque masque est disposé sur une tête de mannequin placée dans un caisson rempli de particules de sel, simulant ainsi une respiration humaine. "La comparaison entre la densité de particules présente dans la bouche et celle contenue dans le caisson permet de calculer le pourcentage d’arrêt des particules", explique la DGA. 

A la date du 19 mars, elle avait déjà reçu près de 700 échantillons à tester.
 
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