Covid-19 : contrôles à la frontière, plus de 10 000 cas par jour… la situation se dégrade chez nos voisins belges

Alors que les contaminations explosent en Belgique, les autorités françaises ont décidé de renforcer les contrôles à la frontière. Pour éviter de prendre des mesures drastiques comme aux Pays-Bas ou en Autriche, le gouvernement belge parie sur la stratégie du "fromage suisse". Décryptage.

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Comme un retour en arrière. Depuis samedi 13 novembre, des mesures sanitaires renforcées à la frontière avec la Belgique ont de nouveau été mises en place. Les voyageurs en provenance de Belgique ne pouvant justifier d’un schéma vaccinal complet doivent ainsi présenter le résultat négatif d’un test PCR ou d’un test antigénique réalisé moins de 24 heures avant le départ. Sont exemptés les transfrontaliers et les déplacements des professionnels du transport routier. Des opérations de contrôle vont avoir lieu dès aujourd'hui, assure la préfecture.

Une décision prise alors que l’épidémie regagne du terrain dans le plat pays à un rythme effréné. Selon l’agence européenne chargée des maladies, la Belgique fait face à une situation considérée comme très inquiétante, tout comme neuf autres pays européens. En cause, l’explosion des contaminations au Covid-19 alors que le nombre d’habitants totalement vaccinés est supérieur à la moyenne européenne. Un paradoxe.

Plus de 1 000 cas pour 100 000 habitants

Dans le dernier bulletin épidémiologique de l’institut belge de santé Sciensano publié le 13 novembre 2021, le taux d’incidence dépasse la barre symbolique des 1 000 cas pour 100 000 habitants, soit une hausse de 39% par rapport à la semaine précédente.

"Une résurgence à l’automne / hiver était attendue, mais la circulation du virus est très élevée -  plus élevée que prévu – impactant la charge hospitalière, qui augmente également plus rapidement que prévu. Que penser, que faire ?"

Pedro Facon, commissaire coronavirus belge

Sur la même semaine, le taux de positivité des tests dépasse 12,7% : c’est-à-dire que plus d’une personne sur 10 qui va se faire tester reçoit un résultat positif. Parallèlement, les admissions à l’hôpital augmentent : il y a aujourd’hui plus de 2 000 patients Covid dans les hôpitaux du pays, un niveau inégalé depuis mai dernier. Alors que 75% des Belges sont totalement vaccinés, cette reprise épidémique est "plus élevée que prévue", de l’aveu même du commissaire au coronavirus belge.

La stratégie du "fromage suisse"

Dans une série de messages postés sur Twitter, Pedro Facon a détaillé la stratégie mise en place par le gouvernement pour éviter de nouveaux confinements. Son nom : le "fromage suisse".

Comme l’expliquent nos confrères de la RTBF, le principe de ce modèle consiste à partir du postulat qu’aucune mesure ne suffit à elle seule pour éradiquer le virus. L’image d’une tranche de fromage illustre cette stratégie : chaque tranche de fromage (tests, distanciation, masques, vaccination) comporte des trous, mais en les superposant, le nombre de trous s’amoindrit et le risque que le virus passe par ces trous diminue.

"Toutes les lignes de défense sont importantes", écrit le commissaire au coronavirus du gouvernement belge. "La vaccination – un outil puissant, mais pas parfait – (Entre le 21 octobre et le 3 novembre, 64% des personnes hospitalisées et 54% des patients en réanimation étaient totalement vaccinés, ndlr) ; les mesures préventives dans le domaine de la qualité de l’air, les masques buccaux et la distanciation sociale ; le testing/isolation/quarantaine… Ces défenses ne sont pas une option, elles sont une condition. Étant donné qu’il n’y a pas d’instruments parfaitement sûrs (aucun !), ce n’est ni l’un ni l’autre, mais un combo/mix !" 

Cette stratégie de gestion des risques a un seul et unique but : éviter la mise en place de nouveaux confinements et de fermetures réactives de certains lieux, comme c'est actuellement le cas dans plusieurs pays européens.

Des restrictions en cascade dans les pays européens

Au Pays-Bas, où 16 000 nouvelles contaminations ont été recensées jeudi dernier, le Premier ministre Mark Rutte a annoncé le retour d’un confinement partiel pour trois semaines. Une mesure qui se rapproche du couvre-feu que nous avons connu en France à l’hiver dernier : les magasins non-essentiels doivent fermer leurs portes entre 16 heures et 6 heures du matin, tandis que les restaurants et bars devront fermer à 20 heures.

En Autriche, où le taux d’incidence est similaire à celui actuellement enregistré en Belgique, le parlement a voté la mise en place d’un confinement à partir de ce lundi 15 novembre pour les personnes non-vaccinées. Les Autrichiens concernés ne pourront plus sortir sauf pour leurs courses, du sport ou des soins. Alors que 65% de la population est totalement vaccinée dans le pays (soit 10 points de moins qu’en France), cette mesure va être réévaluée dans une dizaine de jours. D’ici là, le gouvernement autrichien appelle tous les réfractaires à se faire vacciner au plus vite.

?️ #Covid19 "La France n'est pas à l'abri d'une nouvelle vague. Toutes les hypothèses sont sur la table, nous sommes face à un virus qui nous surprend"@CCastaner, président du groupe @LaREM_AN

 #Les4V avec @Caroline_Roux pic.twitter.com/QiKqOQZbfh

— Info France 2 (@infofrance2) November 15, 2021

Interrogé sur France 2 ce lundi 15 novembre sur la possibilité d'appliquer la même règle en France, le patron des députés En Marche a assuré que le confinement des non-vaccinés n'était pas à l'ordre du jour. Christophe Castaner a néanmoins rappelé que "la France n'est pas à l'abri d'une nouvelle vague" et que "toutes les hypothèses sont sur la table". Près de 10 000 cas positifs par jour sont actuellement recensés dans le pays.

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